Université : Quiproquo autour du Bachelor
La suspension officieuse du diplôme du Bachelor dans les universités marocaines suscitent l’ire d’étudiants à l’Université Hassan II à Casablanca. Les détails.
Le sort réservé à la réforme du Bachelor résume le niveau d’improvisation au sein du secteur de l’enseignement supérieur au Maroc. Annoncé en grande pompe à la fin de l’année universitaire 2020-21, le lancement pilote du Bachelor est aujourd’hui en stand-by.
En plein milieu de l’année universitaire, les établissements concernés par ce projet pilote auraient reçu des consignes depuis Rabat pour suspendre ces formations et faire basculer leurs 23 300 étudiants, inscrits dans 96 nouvelles filières, vers les licences classiques. Une décision informelle qui suscite l’ire et l’incompréhension des étudiants concernés.
Flou autour d’un diplôme
« Cette annulation surprise s’est faite jusqu’à date sans décision officielle de la part du département de tutelle ou les universités concernées. Le ministère n’a publié aucun document allant dans ce sens », confirme une source informée au sein du secteur. Ce flou autour de cette nouvelle formation a poussé les étudiants du Bachelor Socio-anthropologie appliquée de la Faculté des lettres et des sciences humaines d’Ain Chock (FLSH) de l’Université Hassan II à Casablanca à adresser un courrier à leurs responsables universitaires. Ces étudiants exigent « une réunion dans les meilleurs délais pour apporter des éclaircissements à la suite de sorties médiatiques [au sujet du Bachelor] de l’actuel ministre de tutelle. Ce qui compromet la suite de notre cursus universitaire et le transforme arbitrairement en licence. Avec ce que cela implique pour notre futur administratif et pédagogique », peut-on lire dans cette lettre qu’ENASS a pu consulter (copie ci-dessous).
Cette décision n’est soutenue d’aucun document officiel, jusqu’à présent.
Abdelatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation multiplie les sorties médiatiques pour marteler un message : « Le système de Bachelor n’est pas conforme au cahier de normes pédagogiques. Son lancement s’est fait sans que le décret le réglementant ne soit adopté. De facto, les diplômes du Bachelor ne seront pas délivrés. Cela étant, les intérêts des personnes concernées seront préservés », rassure-t-il. Cette décision n’est soutenue par aucun document officiel, jusqu’à présent.
Pourtant, les formations en Bachelor expérimentées ont fait l’objet d’un long processus de validation de la part de l’Instance nationale d’évaluation des programmes rattachée au département de l’Enseignement supérieur.
La seule évaluation officielle, réalisée aujourd’hui au sujet du Bachelor, est l’avis émis par le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) en décembre 2021. Cet avis comporte de sévères critiques réglementaires, organisationnelles et logistiques en lien avec l’entrée en vigueur du Bachelor. Cet avis a préparé le terrain pour mettre fin à cette expérimentation. Si cette expérience du Bachelor tourne court, des étudiants de l’Université Hassan II estiment, pour leur part, que le bilan du premier semestre est « positif » et exigent une clarification officielle de leur situation admnistrative.
Vers un recours en justice ?
« Nous tenons à ce nouveau diplôme qui s’annonce prometteur. Il est nécessaire de préserver les intérêts des étudiants et de leur nouvelle formation. Nous appelons à adopter et à expérimenter de nouvelles filières de Bachelor dans les universités marocaines, en plus des filières de licences traditionnelles, tout en tissant des ponts entre les deux formations, et ainsi diversifier l’offre pédagogique. Nous exprimons fermement notre engagement à protéger notre diplôme », promettent ces étudiants dans cette lettre collective adressée au doyen de la FLSH Ain Chock. Ce dernier avait fait la promotion de ce diplôme en personne en octobre 2021, en présence de ces étudiants en socio-anthropologie.
« Nous tenons à ce nouveau diplôme qui s’annonce prometteur. Il est nécessaire de préserver les intérêts des étudiants et de leur nouvelle formation ».
Extrait de la lettre des étudiants.
Ces étudiants estiment qu’un contrat a été conclu avec l’université au démarrage de l’année université 2021-22 et tiennent au respect de ce contrat. « Si le ministère viole ce contrat, nous ne pouvons pas exclure notre droit de recours à la procédure judiciaire appropriée », préviennent-ils.
Pour sa part, le ministère tente de faire oublier les couacs du Bachelor. Le nouveau ministre lance sa stratégie de réforme du secteur à l’horizon 2030, intitulée le Plan national d’accélération de la transformation de l’écosystème de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation.
Malheureusement la presse ne transmet jamais les nouvelles telles qu’elles sont..
Premièrement cette lettre ne contient pas les noms des étudiants qui sont pour le bachelor tandis qu’il y a une bonne partie qui veut la licence, mais on essaye toujours de la négliger.. la lettre dit qui tout les étudiants de la promotion sont concernée; tandis qu’il n’y a ni commité ni rien, personne n’a droit de parler au nom de tout le monde que si tout le monde lui accorde la permission de le representer.. les étudiants n’ont même pas attendu 24heures après l’envoie et c’est le weekend, mais ils commencent à dire qu’il n’ont pas reçu de réponses !! et beaucoup plus !!
Je finirais par dire qu’il faut pas croire tout ce qu’on lit ..
Je trouve ça honte .. domage !!
tout ça est pour laisser la francophonie ils ne veulent pas que les marocains visent le monde l’agenda est claire