Les réfugiés au Maroc : « La Culture, pont pour l’intégration »
Pour cette année, le Haut-commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR) au Maroc fait la part belle à la découverte de la richesse culturelle des pays d’origine des réfugiés installés au royaume. Retour sur les principaux messages du HCR Maroc.
« Au Maroc autour du thème “La diversité nous unit. L’échange culturel nous enrichit, nous célébrons aujourd’hui les réfugiés : ce qu’ils sont, leur diversité et ce qu’ils apportent à leur pays et communauté d’accueil ». Avec ces mots, François Reybet- Degat représentant du HCR Maroc démarre son discours, lors de l’ouverture de la rencontre de la Journée internationales des réfugiés par le HCR Maroc. Il donne le ton de cette semaine qui a été marquée par plusieurs activités culturelles et sportives autour et avec les réfugiés et les demandeurs d’asile au Maroc.
La culture, en attendant des titres de séjour
La reprise des activités culturelles, deux ans après le début de la pandémie de Covid-19 explique ce choix. Le HCR Maroc veut capitaliser sur l’impact majeur que joue la culture dans l’intégration des réfugiés dans la société d’accueil. « Pour une personne qui a dû fuir son pays par crainte de persécution, l’implication dans le monde de la culture sous forme d’échanges et de création fait naître une dynamique unique de partage et de vivre ensemble », rappelle Reybet-Degat.
Reybet-Degat a expliqué que la crise environnementale et alimentaire s’ajoute de plus en plus, ce qui augmente le nombre des déplacés forcés. « Dans ce monde de mobilité forcée accrue on remarque deux attitudes : des pays qui se ferment sur eux ; le cas de 33 pays dans lesquels l’asile est impossible et d’autres beaux exemples de solidarité et un nombre important de pays qui demeurent des terres d’asile ».
« Nous savons tous à quel point un titre de séjour est une force d’entrée dans l’exercice de tous les droits fondamentaux à la personne ».
François Reybet- Degat représentant du HCR Maroc
En ce qui concerne la Maroc, qui compte aujourd’hui 19 620 réfugiés et demandeurs d’asile, le représentant a expliqué qu’« il y a une véritable réalité d’inclusion avec de très beaux résultats d’inclusion dans les systèmes de santé, à savoir récemment la campagne de vaccination, ainsi que l’éducation ». Le diplomate onusien a aussi rappelé qu’il ne faut pas oublier la problématique des titres de séjour et également la documentation. Seuls 45% des réfugiés avaient un titre de séjour valide en 2020. « Nous savons tous à quel point un titre de séjour est une force d’entrée dans l’exercice de tous les droits fondamentaux à la personne, question sur laquelle nous continuons à travailler évidemment en étroite collaboration avec les autorités du Maroc », poursuit-il.
Enfin, le représentant du HCR a rappelé son souhait d’adoption d’une loi d’asile au Maroc d’ici 2023, en expliquant que le HCR reste disponible pour apporter son expertise légale concernant le droit international des réfugiés.