Drame de Nador-Melilia : Les derniers développements
Round-up des principales actualités en lien avec le drame de Nador. Ce que l’on sait.
Les migrants continuent d’être déplacés de force. Des réfugiés ont manifesté devant le siège du HCR à Rabat. Le CNDH tente de recoller les pièces du puzzle du drame. L’AMDH tente de stopper les inhumations, tant qu’une autopsie n’est pas réalisée. Des ONG appellent à un sit-in ce vendredi pour exiger « vérité et justice » pour les migrants.
Les migrants en déplacement forcés
Les autorités procèdent au déplacement des migrants de la ville de Nador vers d’autres localités du pays plus éloignées des présides espagnoles, depuis les événements du 24 juin à la clôture avec Melilla. 1 300 ressortissants ont jusque-là été transférés vers d’autres villes, notamment Khouribga, Beni Mellal, Fqih Bensaleh, Errachidia et Taroudant.
Ces méthodes sont à l’œuvre depuis 2018 et se font selon les dispositions de la loi 02-03 qui permet ces mesures exceptionnelles mais sous contrôle judiciaire. Comme l’a montré ENASS dans plusieurs articles, ces déplacements se font uniquement sous contrôle de l’autorité locale.
Selon les sources de ENASS, le CHU d’Oujda a reçu aussi des migrants en provenance de Nador, spécialement les blessés graves, dont un, grièvement blessé, se trouve dans un état critique.
Le CNDH sur le terrain
Pendant ce temps, la mission exploratoire lancée par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) est sur le terrain pour récolter les informations lui permettant de constituer une idée sur ce drame. Après une rencontre avec le gouverneur de Nador, la délégation du CNDH a rencontré des membres de l’AMDH Nador, le 28 juin. La section rifaine de l’AMDH a publié un communiqué informant sur le déroulé de cette rencontre. L’AMDH a présenté « les faits qui ont précédé le jour de la catastrophe, et sur la base des données recueillies sur le terrain, nous avons exprimé la position de l’association sur ce qui s’est produit », indique ce communiqué. La section a souligné « la nécessité d’ouvrir une enquête approfondie et impartiale afin de déterminer les responsabilités ». Enfin, l’AMDH Nador exige « d’accorder aux migrants détenus leur droit à un procès équitable ». Le CNDH a poursuivi son travail avec une visite des blessés à l’hôpital de Nador, ainsi qu’à la morgue. L’AMDH Nador annonce aussi la préparation de son propre rapport sur les évènements.
Pour rappel, la délégation du CNDH est composée de Mohamed Laamarti, coordinateur de la Région de l’Oriental du CNDH, de Mohamed Charif, président de la commission régionale d’Agadir, de Abderrafie Hamdi, directeur de l’observatoire et de la protection des droits de l’Homme, du docteur Adil Shimi, médecin et membre de la commission régionale du CNDH et de Malika Daoudi, membre de la commission régionale d’Oujda.
L’AMDH interpelle le Parquet
Pour sa part, l’AMDH poursuit sa mobilisation pour « exiger la vérité sur le drame de Nador ». Dans le cadre de son suivi permanent de cette tragédie, l’antenne AMDH à Nador a adressé une lettre au Procureur général devant la Cour d’appel de Nador concernant les événements « pour ouvrir une enquête judiciaire approfondie et impartiale sur ces événements afin de déterminer les responsabilités, connaître le nombre total de victimes, déterminer leur identité et ordonner les autopsies nécessaires, avant l’autorisation d’inhumation », peut-on lire dans le communiqué daté du 29 juin. Pour sa part, l’Espagne a ouvert une enquête judiciaire à Madrid.
Sit-in le 1er juillet à Rabat pour « la justice et la vérité »
Enfin, un collectif associatif, composé d’associations de défense de droits humains et du mouvement de défense des personnes en migration, organise un sit-in en mémoire des victimes du drame de Nador-Mélilia le vendredi 1er Juillet à Rabat .
Ce sit-in est tenu pour exiger « l’ouverture d’une enquête nationale et internationale pour faire toute la lumière, en toute indépendance, sur ces événements, les responsables et les conséquences de politiques migratoires financées par l’Union européenne (UE) et mise en place par les Etats ».