Nador-Mélilia : « C’est une grave situation humanitaire ! »
Par Chaimae Makhtoum
Huit organisations de la société civile marocaine et internationales ont adressé une Lettre ouverte, adressée au gouvernement marocain et aux institutions constitutionnelles chargées des questions des droits humains pour « Stopper les déplacements forcés contre les migrants et les réfugiés au Maroc ».
« Ces opérations doivent cesser ! Nous sommes dans une grave situation humanitaire ! ». Ces en ces termes clairs que ces ONG s’adressent aux institutions publiques au sujet de la situation actuelle. Ces organisations appellent au soutien humanitaire : « Des personnes sont blessées, sans accès aux soins, sans accès à la nourriture et à la protection humanitaire font l’objet de harcèlement intense ! ». Dans cette lettre, ces ONG appellent « aux responsabilités constitutionnelles et politiques pour l’arrêt immédiat des opérations sécuritaires en cours dans tout le territoire visant les personnes en migration et les exilés ».
Pour l’arrêt des déplacements forcés
Ces signataires mentionnent que « depuis le drame de Nador-Mélilia, nous assistons à une intensification des opérations sécuritaires à l’encontre des personnes exilées. Des personnes blessées sont déplacées du nord vers le centre et le sud du pays, hors de tout cadre légal. Des réfugiés détenteurs d’une carte délivrée par le HCR au Maroc sont victimes d’arrestations arbitraires, exécutées sur la base du critère de la couleur noire de leur peau. Des opérations qui seraient mis en cause dans deux décès supplémentaires constatés à Oujda à la suite d’une opération de refoulement le 22 juin dernier ».
Face à cette crise humanitaire, les organisations signataires ont condamné le manque de prise en charge des personnes blessées et en situation difficile : « Des personnes sont blessées, sans accès aux soins, sans accès à la nourriture et à la protection humanitaire font l’objet de harcèlement intense ! Des témoignages, des photos et des vidéos choquantes, contraires à la politique humaniste et radicalement différente que celle que souhaitait mettre en place le Maroc depuis 2013. »
Ensuite, les ONGs exigent l’arrêt de « ces déplacements forcés et ces arrestations ne protègent nullement les migrants et les réfugiés des – réseaux de traite et de trafic d’êtres humains – que le gouvernement marocain affirme sans cesse combattre. Bien au contraire, ces opérations fragilisent les exilés et risquent d’intensifier leur vulnérabilité ».
« Ces opérations, dans ce contexte de crise humanitaire, sont contraires à l’esprit de la Convention de Genève et de l’ensemble des documents onusiens et africains dont le Maroc est signataire et qu’il porte comme défenseur de la voix du continent africain dans les instances régionales et multilatérales », ont revendiqué les signataires.
» Ces déplacements forcés ne protègent nullement les migrants et les réfugiés des réseaux de traite » .
Extrait de La lettre ouverte.
Finalement, l’ensemble des ONGs ont recommandé la mise en place des mesures nécessaires pour préserver des vies humaines, l’arrêt des déplacements forcés, et prise en charge des personnes vulnérables.
Pour rappel, les organisations signataires sont l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), l’Association aides aux migrants en situation de vulnérabilité (AMSV), Association Adesguim, l’Association pour la taxation des transactions en aide aux Citoyens (ATTAC CADTM Maroc), Caminando Fronteras, le Collectif des communautés subsahariennes au Maroc (CCSM), Pateras De La Vida- Maroc, le Réseau EuroMed Droits.
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