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À Nador, 100 ans de prison contre les réfugiés

Les tribunaux à Nador continuent de sévir contre les réfugiés et demandeurs d’asile arrêtés à Nador. Round-up. 

62 réfugiés et demandeurs d’asile ont vu leur peine de prison alourdie par la Cour d’appel de Nador à la suite de leurs arrestations depuis le drame de Nador-Melilla du 24 juin 2022. Ces personnes étrangères ont déjà été condamnées par le Tribunal de première instance de la même ville. 

Une nouvelle audience le 5 octobre 

Un premier groupe de 33 réfugiés, en large majorité des Soudanais, a été condamné à 11 mois de prison ferme en juillet dernier. Ils ont tous vu leurs peines passées à 3 ans de prison ferme. Un deuxième groupe de 14 réfugiés, a été condamné à 8 mois de prison ferme, le 4 août attendra son procès en appel. 

À cela s’ajoute un premier groupe de 13 réfugiés au niveau de la Cour d’appel qui a écopé de trois ans de prison le 28 septembre dernier. La totalité de ces peines dépassent les 100 ans de prison !  Cette spirale judiciaire, qui dure depuis juillet 2022, devrait se poursuivre le 5 octobre prochain avec un nouveau procès d’un quatrième groupe de 15 réfugiés jugés par la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Nador. 

Un collectif associatif avait tiré la sonnette d’alarme dès août dernier : « Cet acharnement judiciaire est la poursuite de la répression que subissent les migrants et les réfugiés depuis le terrible drame du 24 juin. Ces procès expéditifs, où une seule version des faits semblent dominer, constituent une criminalisation de la migration et de l’asile », peut-on lire dans un communiqué signé par l’Association marocaine des droits humains (AMDH), le Collectif des communautés subsahariennes au Maroc (CCSM), l’Association d’aide aux migrants en situation de vulnérabilité (AMSV), ATTAC Maroc et Caminando fronteras (Espagne). 

Parmi les principales revendications de ces ONG, « l’exigence de procès équitables pour les réfugiés et migrants poursuivis dans le cadre des affaires, avec des expertises et des contre-expertises médicales pour statuer sur les véritables victimes de ce drame, ainsi que la présence de témoins du côté des réfugiés ». 

Comme l’a constaté ENASS.ma dans ces différentes audiences auxquelles nous avons pu assister, les procès sont expéditifs et les « preuves » présentées sont identiques pour l’ensemble des personnes jugées. Affaire à suivre. 

À lire aussi : À Nador, 49 « victimes » contre les réfugiés soudanais

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