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Travailleuses invisibles, Enquêtes sur les métiers de la discrimination

La maison d’édition En Toutes Lettres publie son nouvel ouvrage « Travailleuses invisibles, les métiers de la discrimination au Maroc ». Présentation de ce livre collectif. 

« Ce livre est le 20ème ouvrage de la maison d’édition, qui fête cette année son 10ème anniversaire », explique l’éditeur indépendant. Ce livre collectif, faisant partie de la collection Enquête, « s’intéresse aux Marocaines au travail ». La situation des femmes sur le marché de l’emploi est peu reluisante : « Taux d’activité en chute libre, professions extrêmement précaires : les travailleuses marocaines sont structurellement orientées vers les métiers les plus durs, les moins reconnus, les moins rémunérés et les moins protégés ». Dix auteurs et autrices se sont intéressés à différents secteurs : agriculture, industrie, éducation, nettoyage, métiers artistiques. Résultat : des enquêtes, des portraits, des interviews, en somme des longs formats pour comprendre les mutations du monde du travail au féminin. 

Voyage au pays des femmes précarisés 

« Après Migrations au Maroc : l’impasse ? (2019) et Maroc, justice climatique, urgences sociales (2021), c’est le troisième livre de la collection ENQUÊTES, réalisé à la fois par des journalistes professionnels », explique la maison d’édition dirigée par Hicham Houdaïfa et Kenza Sefrioui.  

Dans son introduction, Hicham Houdaïfa décrit « les injustices structurelles » que subissent les femmes sur le marché du travail. Le livre s’ouvre par une enquête de l’intérieur sur le métier peu étudié des hôtesses de l’air, texte signé par la chercheuse Oumaima Jmad. L’autrice décrit les « pressions sur l’apparence physique, remarques sexistes et tolérance au harcèlement » dans ce métier. 

Le livre se poursuit par une retour sur le drame de l’usine du textile de Tanger : « Textile : Tanger, les noyées du capitalisme du désastre », est le texte signé par Salaheddine Lemaizi de ENASS.ma. Sara El Ouedrhiri et Kenza Sammoud ont réalisé une plongée dans le monde du travail agricole, à Khmiss Aït Amira. 

Le quatrième texte s’intéresse aux éducatrices du préscolaire. Ce reportage signé par Hicham Houdaïfa et Leïla Saheb Ettabaa traite de « la généralisation du préscolaire public qui se fait non pas par le recrutement d’éducatrices par l’État mais par la délégation de cette responsabilité à des associations. ». 

Dounia Z. Mseffer réalise une enquête sur les travailleuses de l’industrie agro-alimentaire dans la ville de Safi. « À Safi, les unités de production de conserves de sardines, des ouvrières triment : horaires interminables, chantage des superviseuses, absence de matériel et de protection sociale », peut-on lire dans l’introduction de ce texte. 

Le livre s’intéresse aux métiers de l’intérim au féminin. Soundouss Chraïbi décrit le travail des « agentes de nettoyage » comme celui d’une « détresse quotidienne »  Les intérimaires travaillant dans le secteur du nettoyage sont sans contrat, sans sécurité sociale et exposées à des produits dangereux. 

Abdessamad Khadiri et Oumayma Aghzere se sont intéressés à des métiers invisibles, celui des cheikhates. « Matrimoine populaire, les cheikhate sont autant adulées que méprisées. Le parcours de Hadda Ouakki pour faire valoir ses droits révèle la marginalisation de ces chanteuses, privées de leurs droits d’auteurs et de revenus pour finir leur vie dignement », peut-on lire dans l’introduction de ce texte poignant. 

Hicham Houdaïfa revient avec des portraits poignants des barmettate (Barmaaid) de Casablanca. « À Casablanca, les bars ont rouvert après les deux années liées à la pandémie de Covid 19. Sans aucune amélioration de la condition des barmaids », rappelle le journaliste.  Le livre se termine par une analyse de Zoubida Reghay. La spécialiste en politiques publiques sous le prisme du genre décrypte « la précarité structurellement féminine ». 

Pour commander ce livre, c’est ici

(Soundouss Chraïbi, Hicham Houdaïfa, Salaheddine Lemaizi et Dounia Z. Mseffer) et par de jeunes journalistes lauréats du programme Openchabab, session Égalité entre femmes et hommes 2022 : Oumaima Aghzere, Sara El Ouedrhiri, Oumaima Jmad, Abdessamad Khadiri, Leila Saheb Ettabaa et Kenza Sammoud.

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