La Samir : Gloire, privatisation et liquidation
L’histoire de La Samir est celle d’une entreprise nationale bradée dans le cadre de la privatisation, pour sombrer à la suite d’une mauvaise gestion. Histoire en trois actes.

Acte 1 : Des débuts à la privatisation
- 1959 : Création de La Samir dans le cadre d’un partenariat maroco-italien
- 1997 : Privatisation de La Samir et cession au groupe saoudien Corral (Al Amoudi). Opération contestée par le syndicat CDT
- 2002 : Inondations à Mohammedia. La Samir est à l’arrêt. Les distributeurs privés font leur entrée en force sur le marché.
- Décembre 2004 : Le gouvernement signe avec Corral un plan d’investissement pour moderniser la raffinerie
- 2008 : Première crise financière de La Samir. Al Amoudi n’honore pas ses engagements.
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Acte 2 : Du naufrage financier à la bataille judiciaire



- 5 août 2015 : Arrêt de la production à la raffinerie
- 10 septembre 2015 : Cheikh Mohamed Al Amoudi, actionnaire majoritaire saoudien rencontre trois membres du gouvernement (Finances, Intérieur et Energie) pour leur proposer un rééchelonnement du remboursement de sa dette.
- 15 novembre 2015 : Marche des syndicats de la Samir à Mohammedia exigeant « la nationalisation » de l’entreprise
- 17 novembre 2015 : L’actionnaire Mohamed Bensalah (5,8%) démissionne du Conseil d’administration
- 16 mars 2016 : Le Tribunal de commerce de Casa ordonne la mise en liquidation judiciaire de La Samir
- Novembre 2016 : Lancement d’un appel d’offres international pour la reprise de La Samir
- Mai 2018 : La Chambre des représentants publie un rapport d’information sur la situation du marché des hydrocarbures. 17 milliards sont les bénéfices « indus » réalisés par le secteur après la libéralisation.
Acte 3 : La bataille de la concurrence et de l’opinion
- Juillet 2018 : Création du Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole
- 15 février 2019 : Le Conseil de la concurrence publie un avis reconnaissant qu’une « réappropriation nationale de l’activité du raffinage revêt un réel intérêt » pour la sécurisation de l’approvisionnement en produits raffinés, pour la concurrence et pour le consommateur.
- Juillet 2020 : Initiatives législatives du Front en faveur du transfert des actifs de La Samir à l’État et de la régulation des prix des hydrocarbures
- 29 Juillet 2020 : Driss Guerraoui, président du Conseil de la Concurrence est « dessaisi » par le roi Mohammed VI à la suite « d’irrégularités dans les délibérations » au sujet de l’avis de cette institution en ce qui concerne l’affaire des ententes éventuelles dans le secteur des hydrocarbures.
- 26 septembre 2022 : Le Conseil de la concurrence publie un nouvel avis sur le secteur des hydrocarbures. Le gouvernement dit « prendre note du rapport ».
Il faut sauver la Samir, quite à ce qu’une souscription nationale soit organisée à titre exceptionnel pour l’achat de cette entité qui doit reprendre du service. La vente à 1 DH symbolique au peuple marocain avec la mise à disponibilité des fonds nécessaires pour la relance de la Samir, avec une commission de contrôle parlementaire et une publication annuelle des comptes de la Samir.
Le conseil d’administration doit être responsable de toute mal gestion ou résultat négatif.
Un audit externe doit être réalisé chaque 3 ans pour contrôler la bonne gestion de l’entreprise. Le Maroc ne peut souffrir la perte de la Samir. Notre avenir et notre souveraineté énergétique en dépend.