Avortement : La jeune d’Inezguane victime de l’inaction du gouvernement
La Coalition Printemps de la dignité dénoncé le décès d’une jeune marocaine suite à un avortement clandestin survenue dans la ville d’Inezgane, près d’Agadir. Ce collectif appelle « une réforme urgente » sur ce sujet.
Le 31 janvier dernier, quatre personnes dont un médecin, ont été déférées par la Police judiciaire de la zone de sécurité d’Inezgane devant le parquet pour leur implication dans un avortement clandestin qui a viré au drame.
Drame médical et hypocrisie sociale
Dans un communiqué, la Coalition a exprimé sa « colère face au mépris de la dignité des femmes marocaines et de leur droit à la sécurité » et a appelé le gouvernement à « se conformer aux résultats des consultations nationales de 2015 et à mettre en œuvre des dispositions qui dépénalisent l’avortement médicamenteux et transfèrent les procédures liées aux cas admissibles au livret de santé ».
«La femme d’Inezgane n’est pas la première victime de la non inscription du droit fondamental des femmes à l’IVG dans les lois marocaines».
La Coalition Printemps de la dignité
« La défunte a été transférée dans un cabinet médical privé de médecine générale, à la suite de complications liées à un avortement traditionnel préalablement déclenché dans une maison. Le médecin n’ayant pas réussi à la sauver, elle fut transportée dans un état critique, après la détérioration de son état de santé, à l’hôpital public où elle est décédée », souligne le communiqué.
«Le recours des certaines femmes à des interruptions volontaires de grossesse est une réalité sociale qui ne saurait être convenablement traitée par l’interdiction de l’avortement et sa criminalisation n’en fera point baisser le nombre».
La Coalition Printemps de la dignité
La Coalition rappelle que «la femme d’Inezgane n’est pas la première victime de la non-inscription du droit fondamental des femmes à l’IVG dans les lois marocaines ». « Il est scandaleux qu’un pays accepte la criminalisation de l’avortement et la privation de femmes en situation de détresse causée par une grossesse non intentionnelle de leur droit à un avortement sécurisé, tout en sachant que leur embryon, risque de finir après sa naissance, dans des bennes à ordures, ou des refuges pour enfants abandonnés, ou dans le meilleur des cas dans des centres de prise en charge des mères célibataires privés du droit à la filiation ou à l’héritage…», ajoute-t-elle.
Dans le même sens, elle explique que « le recours des certaines femmes à des interruptions volontaires de grossesse est une réalité sociale qui ne saurait être convenablement traitée par l’interdiction de l’avortement et sa criminalisation n’en fera point baisser le nombre ».
Pour rappel, en début de septembre 2022, une adolescente est décédée dans la commune rurale de Boumia (province de Midelt), à cause d’un avortement clandestin. Ce drame a créé une grande colère des ONG et la société civile qui ont incité sur l’urgence de changer la loi et de dépénaliser l’IVG.