À Safi, un journaliste dénonce des mesures de « représailles »
Salaheddine Kharouai, journaliste au média Al-Jiha24 est sous enquête judiciaire pour « diffamation et insultes » selon les dispositions du Code pénal. Le journaliste basé à Safi conteste le bien-fondé de cette procédure. Les détails.
Le jeune média Al-Jiha24 est-il dans le viseur des élus locaux corrompus dans la région de Safi ? C’est ce que laisse entendre le début d’une enquête judiciaire en cours à l’encontre du journaliste du nouveau média, Salaheddine Kharouai. Ce dernier fait l’objet d’une information judiciaire ouverte par le Parquet de Safi à son encontre.
Pourquoi le Code pénal ?
« La Brigade anti-cybercriminalité de la Police judiciaire de Safi comptent ouvrir une information judiciaire en m’écoutant en tant que journaliste concernant deux articles publiés sur le site, le premier article sous le titre : « Les dettes d’Al-Haidawi [Président de l’équipe de foot l’OCS Safi] envers l’Olympique Safi dépassent les deux milliards et demi et ce dernier espère récupérer 90 % dès que possible ». Le deuxième est sous le titre : « La BNPJ enquête sur Benhamida [élu local et président du Groupement des communes de région Abda] et saisie des factures frauduleuses, des millions injustifiés et des transactions faussées. » C’est l’article publié par le journal sur la base de ses propres sources et des informations précises qu’il a obtenues à cet égard », nous explique le journaliste safiote. Mohamed El Haidaoui est également parlementaire du Rassemblement national indépendant (RNI) et il a été connu dans le grand public à la suite de la diffusion d’une vidéo supposant l’impliquer dans le scandale des tickets du Mondial au Qatar.
Kharouai se dit « surpris » par cette poursuite car le premier article ne fait « que citer le journal papier « Rissalat Al Ouma » dans le cadre de notre revue de presse quotidienne que le site effectue périodiquement dans la presse nationale ».
Pour la rédaction de média et ce journaliste, « cette enquête est considérée dans le cadre des restrictions sur notre site d’information “Al-Jihah24”».
Le journaliste conteste aussi le bien-fondé d’une poursuite sur la base du Code pénal alors qu’il s’agit d’une affaire de presse et donc si poursuites il y a, elles devraient se faire selon les dispositions du Code de la presse et de l’édition. « Le Parquet contredit les instructions du ministère public qui avait clairement exigé en 2019 que ce type de dossiers puissent faire l’objet d’investigation et de poursuites selon le Code de la presse », rappelle le journaliste.
Pour la rédaction de média et ce journaliste, « cette enquête est considérée dans le cadre des restrictions sur notre site d’information “Al-Jihah24”, qui est connu pour sa ligne éditoriale respectueuse de la déontologie de la profession ». Et de conclure : « Nous considérons que les plaintes déposées dans la foulée contre notre journal sont une nouvelle mesure de représailles derrière laquelle se rangent les parties qui sont dérangées par nos articles révélant des dossiers de corruption ».