Normalisation : Mobilisations marocaines contre l’apartheid
Le Front marocain en soutien à la Palestine et contre la normalisation multiplie les actions de dénonciation et d’actions contre la présence sioniste dans les secteurs agricoles, culturelles et politiques au Maroc. Reportage à Meknès.

Devant l’entrée des grands chapiteaux du Salon international de l’agriculture de Meknès (SIAM), un invité indésirable s’est imposé dans cette grand-messe de l’agriculture marocaine. Il s’agit de la participation d’entreprises israéliennes à ce salon tenu du 2 au 7 mai dernier.
Colonialisme dans l’agriculture
Avant le démarrage de ce salon, le Front marocain en soutien à la Palestine et contre la normalisation a tenu un sit-in au centre de la ville à place Hamria, en soutien au peuple palestinien et pour dénoncer « la poursuite accélérée de la normalisation ». L’entité sioniste pousse ses pions dans l’agriculture depuis plus d’une décennie ce qui fait craindre une perte de souveraineté alimentaire dans ce domaine sensible.
Plusieurs projets agricoles portés par des entreprises sionistes sont menés au Gharb.
« L’agression sioniste se poursuit contre le peuple palestinien. Il y a des incursions répétées dans l’avant-poste de la mosquée Al-Aqsa, soutenues par l’armée d’occupation », rappelle le Front. Et de regretter : « Le gouvernement marocain fait le choix d’inviter des entreprises israéliennes dans une forme de colonisation des terres ». Plusieurs projets agricoles portés par des entreprises sionistes sont menés au Gharb et ailleurs.
« Nous dénonçons l’octroi de marchés à des sionistes, des terres au sein de notre patrie. Le pavillon sioniste au SIAM était une honte ».
Saaida Eloualous, membre du Front, n’a pas manqué de dénoncer « la présence des sionistes fascistes dans des événements importants au niveau national et international sur le sol marocain », observe-t-elle.
Et d’ajouter : « Nous dénonçons l’octroi à des sionistes de marchés, des terres au sein de notre patrie. Le pavillon sioniste au SIAM était une honte », lance cette militante de la cause palestinienne.
Le Front proteste contre l’escalade dangereuse du régime d’apartheid israélien contre les Palestiniens. « Les citoyens palestiniens non armés sont exclus des cours de la mosquée Al-Aqsa par la force et la violence. Les maisons à Jérusalem et les villes palestiniennes adjacentes sont démolies, les terres, les maisons et toutes les propriétés confisquées dans la purification ethnique sous le regard de tout le monde. Le Front s’indigne du fait que les responsables marocains continuent à poursuivre la normalisation avec ce qui s’apparente à une invasion sioniste de notre pays », insiste le Front.
Crimes israéliens
Deux jours après la fin du SIAM, l’entité sioniste reprenait déjà ses bombardements contre les Palestiniens. Le 9 mai 2023, le monde s’est réveillé à nouveau sur un crime horrible. Pilonnage de résidences civiles par des avions de chasse, destructions de biens collectifs par le Tsahal à Gaza. Bilan : des morts et des blessés dans cet énième raid.

Dans ce contexte, le Front marocain en soutien à la Palestine et contre la normalisation mène plusieurs actions de terrain. À Meknès, des petits groupes sont rassemblés autour des comités d’organisation. Le sit-in a été toléré par les autorités. Les citoyens observaient de près le déroulement de cette action militante.
Le Front condamne « l’agression sioniste sur la bande de Gaza et l’assassinat des dirigeants de la résistance et d’un certain nombre de femmes et d’hommes et à l’occasion de la Nakba que le peuple palestinien commémore le 15 mai de chaque année »,
Dans ce sens , Mohammed Lagsir, coordinateur adjoint du Secrétariat local du Front marocain pour le soutien de la Palestine et contre la normalisation à Meknès n’a pas manqué de rappeler « la condamnation de ces crimes graves et de l’agression à laquelle la bande de Gaza est fréquemment soumise devant la vue du monde entier et en particulier l’Occident impérialiste dirigé par les États-Unis d’Amérique. Quant au régime marocain, il reste presque silencieux face à ces crimes ».