Souleiman est libre…
ENASS.ma publie avec l’accord de l’auteur ce texte du journaliste Younes Meksine au sujet de la situation d’emprisonnement de Souleiman Raissouni. Y. Meskine fait partie des collègues qui ont côtoyé de près avant Raissouni son emprisonnement. Témoignage.
Par Younes Masskine
« À cette heure de la journée, il y a trois ans, Souleiman faisait ses premiers pas dans un sombre tunnel.
Ce fut un moment difficile et douloureux, non pas parce qu’il était surprenant ou parce qu’il nous a été transmis en Live.. mais parce qu’il était attendu.
La survenue d’une calamité est plus facile que de l’attendre, dit le proverbe, et Souleiman a passé toute cette semaine, ou peut-être bien avant cette semaine, à attendre le moment zéro dont ils lui ont « parlé ».
Dans cette affaire, il y a bien sûr des aspects « politiques » et « juridiques » majeurs, mais ce qui blesse le plus, c’est son aspect humain.
« À ce jour, je ne comprends pas comment notre esprit collectif tolère la tragédie d' »enterrer » un être qui cherche la liberté »
À ce jour, je ne comprends pas comment notre esprit collectif tolère la tragédie d' »enterrer » un être qui cherche la liberté le matin et le soir vivant, pour rien mais parce qu’il a dit quelque chose qui a mis en colère certains ou déplu à d’autres !
« Je regarde tout cela et je me demande qui est vraiment libre ? »
Mon impuissance devient encore plus grande lorsque j’évoque cette liste « d’amis » et de « collègues » qui se sont réunis autour d’une table pour « tuer symboliquement » Souleiman. Ceux-là mêmes qui ont fait de Souleiman leur plat de résistance et l’objet de leur médisance. Ils l’ont condamné par contumace avant même le procès, alors qu’il purgeait une année entière d’emprisonnement sans jugement ni procès…
Je regarde tout cela et je me demande qui est vraiment libre ?
Liberté totale pour Souleiman ! »
Y.M
Younes Meksine est journaliste politique et enseignant invité à l’ISIC. Il a été le dernier directeur de publication du quotidien Akhbar Al Yaoum
Il n’existe plus de vrai presse au Maroc. Juste des agents que l’état autorise à propager de l’information. De la propagande à laquelle plus personne ne croit…