Réfugiés au Maroc : Le plaidoyer de l’AMDH
Le 20 juin, la Journée mondiale des réfugiés est une occasion de saluer la force et le courage de celles et ceux qui ont été forcés de fuir leurs pays d’origine afin de trouver un pays sûr. L’AMDH rappelle ses revendications.
À l’occasion de la Journée internationale des réfugiés, l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) a publié dans un communiqué, le lundi 19 juin, ses positions autour de la situation des réfugiés et demandeurs d’asile au Maroc. « Cette année, la Journée mondiale des réfugiés met l’accent sur le pouvoir de l’inclusion et les solutions pour les réfugiés. L’espoir loin de chez soi. Un monde où les réfugiés sont toujours inclus », indique le communiqué. Ce texte brosse une situation déplorable des réfugiés au Maroc et dans le monde pour l’année 2022. L’ONG présente ses revendications pour l’accès effectif à ce droit.
Le cimetière de la Méditerranée
« Dans un monde où dominent la violence, les conflits et les guerres, des millions de personnes, dont plus de la moitié sont des enfants, sont forcées de tenter la migration et de demander l’asile dans d’autres pays, en particulier vers l’Europe à travers la Méditerranée », peut-on lire dans ce texte.
Et d’ajouter : « Cependant, le manque de potentiel et l’absence de routes sûres mettent fin tragiquement à des centaines d’entre eux, qui prennent de telles routes, chaque année. Beaucoup d’entre eux sont forcés de recourir à des passeurs, à des trafiquants d’êtres humains et à des routes informelles dangereuses qui menacent leur sécurité. Au cours de ces périples précaires, beaucoup d’entre eux perdent la vie et sont victimes de mauvais traitements, de traitements dégradants, d’extorsion et de violences sexuelles », décrit l’association des droits humains.
La vérité sur Barrio Chino
« La tragédie de la Grèce est un autre crime contre les demandeurs d’asile dont l’Union européenne et ses États membres sont responsables ».
« Cette année, la Journée mondiale des réfugiés est également célébrée et nous sommes à quatre jours du premier anniversaire de la tragédie de Barrio Chino, à la frontière entre Nador et Melilla, qui a fait plus de 27 morts, sans qu’aucune partie n’ait jamais été tenue responsable. Tant du côté marocain qu’espagnol, aucune enquête sérieuse n’a été menée sur ces événements tragiques, ce qui porte un coup flagrant au droit à la vérité sur ce qui s’est passé le 24 juin 2022”, peut-on lire dans le communiqué.
« Après la tragédie de Barrio Chino aucune partie n’a jamais été tenue pour responsable ».
Et d’ajouter: “Plutôt la responsabilité a été imposée aux victimes, dont certaines ont été emprisonnées, alors que d’autres ont été déplacées de force dans différentes régions du Maroc.”
Dans le même sens l’association met l’accent sur l’autre tragédie humanitaire ou un bateau en Grèce transportant plus de 650 demandeurs d’asile a coulé en raison de la tentative des autorités grecques de le retirer de leurs eaux territoriales selon plusieurs organisations de droits dans lesquelles les équipes de sauvetage n’ont été en mesure de porter secours qu’à 100 personnes, alors que plus de 80 autres sont mortes et d’autres sont toujours portées disparues.
“ C’est un autre crime contre les demandeurs d’asile dont l’Union européenne et ses États membres sont responsables”.
Ensuite, la même source aborde la question d’absence d’une loi d’asile qui garantit la protection nécessaire pour cette catégorie de personnes concernées.
“Au Bureau central, nous insistons sur le fait que la protection des réfugiés et le respect de leurs droits fondamentaux est une obligation internationale et humanitaire que tous les Etats doivent respecter et aborder les questions d’asile en dehors de l’approche purement sécuritaire, qui n’a abouti qu’à des tragédies et au respect des droits inscrits dans la Convention de Genève”, affirme l’AMDH.
L’urgence d’adopter une loi d’asile au Maroc
« Les Etats doivent respecter et aborder les questions d’asile en dehors de l’approche purement sécuritaire ».
L’AMDH conclut le communiqué avec une liste de revendications qu’elle souligne comme « urgentes » pour garantir la protection des réfugiés et demandeurs d’asile partout dans le monde.
Elle exige que « les États de l’Union européenne assument leurs responsabilités à l’égard des réfugiés, mettent fin à toutes les formes de militarisation des frontières, fournissent des installations d’accueil qui remplissent toutes les conditions nécessaires sur leur territoire, cessent d’exporter des dossiers d’asile vers d’autres États, et inverser la classification de certains pays comme “Sûrs”, avec tous les dossiers d’asile traités quel que soit le pays d’arrivée des demandeurs d’asile, la responsabilité universelle doit être partagée entre tous les Etats conformément aux obligations strictement établies par le droit international.
Deuxièmement, l’urgence d’adopter une politique humanitaire et des droits de l’homme, exempte d’exploitation politique des tragédies de l’asile afin d’obtenir des privilèges ou des intérêts opportunistes.
Enfin l’AMDH exige l’octroi des droits fondamentaux aux demandeurs d’asile comme souligné dans la Convention de Genève, y compris le droit au travail, au logement, à l’éducation, à l’assistance, aux rituels religieux, à l’accès aux cartes d’identité du pays d’accueil, aux documents de voyage et au droit de mouvement…et de mettre fin à la détention des mineurs.