Raissouni et Radi: L’espoir de Cassation
Les dossiers des journalistes Souleiman Raissouni, Omar Radi et Imad Stitou seront sur la table de la plus haute juridiction du pays, la Cour de Cassation. Une nouvelle audience est prévue ce 13 juillet à Rabat.
Me Miloud Kandil et Me Mohamed Messouadi ont été les premiers à prendre la parole lors du point de presse organisé par le Comité local de Casablanca pour la liberté d’Omar Radi, Souleiman Raissouni et tous les détenus d’opinion et de la liberté d’expressiona le 10 juillet 2023 sous le thème « Assez des violations contre les prisonniers politiques et liberté pour les prisonniers politiques au Maroc », en présence de plusieurs acteurs politiques, associatifs et syndicaux. La rencontre a été marquéepar des interventions des avocats de la Défense de plusieurs prisonniers politiques et de représentants d’organisations de défense des droits humains, en présence des familles des détenus. Cette conférence de presse a été l’occasion pour les deux éminents avocats de rappeler des faits marquants dans ce dossier et leurs attentes de la procédure actuelle au niveau de la Cour de Cassation.
Plaidoirie de la Défense
« Ces dossiers ont été marqués par différents vices de formes ».
Me Kandil
Le pourvoi en Cassation devrait statuer sur les formes du déroulement du procès et ne traite pas du fond du dossier. Pour Me Kandil, « ces dossiers ont été marqués par différents vices de formes. C’est même la caractéristique principale des deux procès », rappelle-t-il, avant d’énumérer les différentes étapes et charges retenus contre son client Omar Radi. « Nous espérons que la Cour de cassation permettra de rétablir la vérité et la justice dans ce dossier », souhaite-t-il.
« Seule une solution politique peut mettre fin à ces dossiers vides ».
Me Messoudi
Pour sa part Me Messouadi se montre moins optimiste et ne cache pas que les deux dossiers (Raissouni et Radi-Stitou) ont « un caractère politique », décrit-il. « Seule une solution politique peut mettre fin à ces dossiers vides sur la forme et le fond », estime-t-il, qui se dit « désabusé » face à l’ampleur des violations des éléments d’un procès équitable durant les deux dossiers traités par la Cour d’appel de Casablanca entre 2020 et 2022.
La Cour de Cassation a ouvert le traitement des deux dossiers. Après une première audience tenue en juin dernier, la plus haute juridiction du royaume reprend le traitement du dossier. Il est prévu ce jeudi 13 juillet les plaidoiries des avocats des trois journalistes, à huit clos dans les deux dossiers séparés.
Pour rappel, le journaliste et défenseur des droits humains Omar Radi (35 ans) a été condamné, en appel, le 4 mars 2022 à six ans de prison ferme à la suite d’accusations « d’espionnage » et « de viol ». Un autre journaliste, Imad Stitou, (32 ans), a lui été condamné à un an de prison, dont six mois ferme, dans la même affaire de viol. Stitou avait d’abord été présenté comme l’unique témoin à décharge avant d’être poursuivi en état de liberté au cours de l’instruction. Jugé en son absence, Stitou a quitté le Maroc pour la Tunisie.
Pour sa part, Soulaimane Raissouni (49 ans) a été condamné à cinq ans de prison en appel pour «agression sexuelle», en 24 février 2022, devant la même cour d’appel de Casablanca. Il était accusé d’«agression sexuelle» par un jeune militant LGBTQ, accusation qu’il a rejetée durant son procès, estimant être poursuivi «à cause de ses opinions ».