Reportages, UNE

Prison de Tifelt, Omar Radi face à un acharnement

A l’appel du Comité local de Casablanca pour la libération des prisonniers d’opinion et de la liberté d’expression, des citoyens sont venus de plusieurs villes pour manifester devant la Prison locale de Tiflet, où se trouve le journaliste Omar Radi en détention. Reportage. 

Il est midi ce 18 juillet 2023, Driss Radi et Fatiha Cherribi quittent la prison de Tifelt 2. Essoufflés, ils viennent de rendre visite à leur fils, Omar Radi, journaliste et activiste. Driss Radi prend la parole en premier. Il s’adresse à une foule d’une dizaine de citoyens venus de plusieurs villes pour manifester et exiger la libération des prisonniers politiques au Maroc.

Une décision « illégale »

« Notre fils subi la pire des punitions au sein des prisons. Il est dans l’aile sécuritaire, avec un contrôle très strict ». 

Il ne cache pas sa colère face à la dégradation des conditions de détention de son fils : « Nous sortons de chez Omar. Notre fils a subi la pire des punitions au sein des prisons. Il est dans l’aile sécuritaire, avec un contrôle très strict. Même la loi sur les prisons est claire sur ce point. Il faut d’abord une décision de la direction à la suite d’un manquement constaté de la part du détenu. Or Omar est aujourd’hui puni sans avoir commis aucun acte rédhibitoire », proteste ce père debout contre la direction de la prison de Tifelt. 

« Nous responsabilisons la direction de la prison dans le cas où Omar subira une nouvelle fois une crise de respiration. D’abord, les décisions de la direction ne sont pas légales. Et la direction n’a nullement le droit de lui faire subir ce traitement. Omar avait un message aujourd’hui à transmettre. Il exige ses droits tout simplement en tant que détenu », insiste son père.  

Driss Radi rappelle que « notre défense de notre enfant ne doit susciter des désagréments chez les uns ou les autres. Ceci est notre devoir et nous continuons à nous battre pour lui de toutes nos forces. C’est notre plein droit », en réponse aux voix qui critiques la campagne menée par les parents de Omar Radi. 

« « L’Etat a besoin de tourner cette page avec une ouverture politique ».

Le père du journaliste d’investigation s’adresse une nouvelle à l’Etat et ses représentants. « L’Etat a besoin de tourner cette page avec une ouverture politique. Nous méritons les libérations grâce à nos luttes. C’est la seule voie vers la libération », estime-t-il. A noter que des représentants d’associations de défense des droits humains, les leaders de la Fédération de gauche démocratique (FGD) et plusieurs autres citoyens ont manifesté devant le siège de la Prison locale de Tifelt 2, près de Rabat, où est détenu le journaliste Omar Radi. Les manifestants ont exigé la libération du journaliste et activiste, ainsi que de tous les détenus politiques au Maroc. Les représentants du Comité local de soutien, l’AMDH, de l’Espace marocain des droits humains (EMDH), ainsi que la FGD ont appelé « à la fin de la détention politique dans le pays ». Cette mobilisation avec des ténors politiques et associatifs réjouit Driss Radi : « Les organisations qui ont fait le déplacement aujourd’hui, c’est le Maroc que nous voulons, non pas le Maroc qui nous écrase sous ses pieds. Ce Maroc oppressant qui pense vouloir gouverner comme il l’entend. Ce Maroc nous n’en voulons pas. Nous voulons un Maroc des libertés et nous l’obtiendrons ».

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