Les dunes de Saidia : Le SOS des écologistes
Des défenseurs de l’environnement préviennent contre l’implantation de nouveaux projets sur les dunes du littoral de Saidia. Ils appellent à stopper l’hémorragie.
L’ESCO conteste « la légalité et la conformité d’un projet de construction de café en dur sur la plage ».
Mohammed Benata, président de l’Espace de solidarité et de coopération de l’Oriental (ESCO) et coordinateur de l’ECOLO, plateforme du Maroc du Nord (ECOLOMAN), est connu depuis quinze ans d’être un lanceur d’alerte sur la situation environnementale dans cette région du royaume. Aujourd’hui, cet ingénieur agronome conteste « la légalité et la conformité d’un projet de construction de café en dur sur la plage ». En mai dernier, il a pu filmer les engins de ce chantier quasi-illégal qui vise à détruire ce qui reste de ce littoral.
Un projet hors-la-loi ?
« Ce projet n’aurait pas fait l’objet d’études d’impact et n’aurait pas obtenu d’autorisation environnementale ».
Le saccage de ces dunes est le dernier acte perpétré contre cette espace écologique protégé comprenant une zone humide en violation de la loi littorale. « Un chantier en béton dur sur un terrain de non aedificandi. Nous ne savons pas toujours si ce chantier a obtenu les autorisations environnementales ou encore si une étude d’impact a été réalisée comme le prévoit la loi », se demande Benata.
Seule certitude : « Ce nouveau projet en train de détruire les dunes bordières de la plage littorale de Saidia ». Et d’ajouter : « Normalement la loi littorale interdit formellement ce genre de construction en dur. Or, ce texte n’est pas respecté et n’est pas appliqué ». L’ESCO avait déjà invoqué ce texte auprès du tribunal administratif dans une affaire similaire de construction de café sur le littoral sans que les magistrats ne puissent le prendre en compte.
Ulcéré par le non-respect de la loi, Benata appelle au respect de l’environnement : « La destruction de la végétation est visible. La décapitation des dunes bordières se poursuit en toute impunité. Hélas, nous avons eu une loi non appliquée sur le terrain. Je me demande toujours qui a autorisé ce genre de projets sur la meilleure plage de la Méditerranée ».
« J’ai contacté les responsables et il paraît que ce projet n’a pas fait l’objet d’études d’impact et n’a pas fait l’objet d’une autorisation environnementale. Or, dans chaque projet il doit y avoir le nom du projet, le maître d’œuvre, le numéro d’autorisation », énumère-t-il. Enfin, il regrette que « la privatisation des biens publics pour une poignée de personnes hauts placés qui arrivent à obtenir des autorisations ».