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À l’OCP Safi, un ouvrier meurt asphyxié 

Quatre syndicats au sein de Maroc Phosphore, unité industrielle de l’OCP à Safi, rapportent la mort d’un ouvrier intérimaire. Les représentants des salariés alertent sur la détérioration des conditions de travail.

Le 15 septembre dernier au sein l’unité de Maroc Phosphore (MP) à Safi, et précisément à l’Unité de stockage de l’acide phosphorique de MP1, plusieurs ouvriers ont été exposés à la suffocation, l’un d’eux a perdu la vie à la suite de cet accident industriel.

 Les syndicats préviennent l’opinion publique face la dégradation des conditions de travail. 

Pour les syndicats des ouvriers de l’OCP affiliés à quatre centrales CDT, FDT, UNMT et UGTM, « cet accident confirme que l’OCP à Safi est une exception ». Cette coalition prévient l’opinion publique face « la dégradation des conditions de travail dans les différentes unités de production, devenues source de risques et de croissance des accidents du travail », écrivent ces syndicalistes dans un rare moment d’union syndicale au sein de l’OCP et ses filiales. Pour ces syndicats, « l’heure est grave » en termes de sécurité et de santé en milieu de travail. 

« Pratiques illégales des sociétés d’intérim »

Les syndicats rappellent la multiplication d’accidents mortels sur le site de Safi. « Récemment nous avons assisté à l’accident mortel impliquant un agent intérimaire tombé de grande hauteur dans le port et un autre accident mortel impliquant un ouvrier dans l’unité MP1 », précise le communiqué. Les investigations sont toujours en cours pour préciser les circonstances de ces drames. 

Les syndicats regrettent « l’opacité autour de l’accident du 15 septembre. 

Face à cette situation décrite comme « dangereuse », la coordination syndicale quadripartite tient « le directeur du centre MP de Safi, pour responsable de la dégradation des conditions de santé et de sécurité au travail ». Dans le communiqué, les syndicats regrettent « l’opacité autour de l’accident du 15 septembre et d’éviter de déclarer l’incident comme accident du travail ». Ils appellent « à approfondir les enquêtes et à révéler ce qui se cache dans cet incident ». 

Les syndicats s’inquiètent des méthodes utilisées par les entreprises d’intérim sur le site qui « cherchent à faire passer clandestinement les blessés via des voitures particulières à l’extérieur de l’unité au lieu de les transporter officiellement via des ambulances (un exemple de ce qui s’est passé au port, à l’unité MP1 », pointent les syndicats. Ces derniers qualifient ces méthodes « de pratiques illégales et inhumaines ».

Les syndicats appellent à ce que le représentant de santé et de la sécurité joue pleinement son rôle en respectant les sorties du Comité d’hygiène et de sécurité (CHSE). Ils soulignent « la nécessité de garantir la qualité des mécanismes de mesure et d’étalonnage périodique des équipements de santé et de sécurité ». L’OCP group n’a pas réagi à cet incident industriel via aucun de ses canaux de communication publique. 

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