FMI-BM : 300 mouvements sociaux attendus pour le contre-sommet
La Coordination nationale pour un Sommet social contre les Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (Coordination) a tenu un point de presse le 4 octobre à Rabat. Les détails.
Dernière ligne droite pour l’équipe du contre-sommet. Ce point de presse visait à partager l’agenda et les attentes du contre-sommet qui sera organisé du 12 au 15 octobre à Marrakech. Au cours de cette conférence de presse, les organisateurs ont évoqué en détail la planification de ce contre-sommet, en mettant en avant les divers éléments qui justifient son importance.
« Stop au politiques néolibérales »
« Nous sommes ici ce matin pour informer l’opinion publique marocaine de la tenue du contre-sommet à Marrakech du 12 au 15 octobre. Il s’agit de la deuxième fois que le FMI et la BM organisent leurs assemblées en Afrique », affirme Dramane Nikiema, assistant de programme du Comité pour l’abolition des dettes illégitimes.
« Il est clair que les politiques imposées par le FMI et la BM aux États, et particulièrement en Afrique, n’ont abouti qu’à des échecs.
Et d’ajouter : « En tant que mouvement social africain, nous avons décidé de nous mobiliser avec d’autres mouvements internationaux pour dénoncer les politiques néolibérales de ces institutions. En faisant le bilan des 60 dernières années, il est clair que les politiques imposées par le FMI et la BM aux États, et particulièrement en Afrique, n’ont abouti qu’à des échecs.
« Aujourd’hui, ces politiques ont été la source de crises et d’endettement »
Ce militant souligne que “ces deux institutions sont nées après la Seconde guerre mondiale et il est regrettable de constater qu’elles ont trahi leur mission initiale. Elles étaient censées contribuer à la reconstruction de l’économie mondiale après la destruction causée par la guerre. Cependant, aujourd’hui, nous constatons qu’elles ont été la source de crises et d’endettement ».
Dramane affirme l’importance de ce contre-sommet en expliquant qu’il concerne tout le monde. “Au lieu de changer de cap, ces deux institutions ont continué d’imposer des politiques néolibérales, et c’est pourquoi la tenue de ce contre-sommet est importante, il faut que ça cesse », conclut-il.
Dans sa part, Omar Aziki, membre de la Coordination du sommet social contre le FMI-BM et secrétaire général d’ATTAC Maroc, a expliqué que le choix du Maroc n’est pas dû au hasard, mais parce que le pays a pour longtemps jouer le rôle du “bon élève” des Institutions financières internationales (IFI) telles que la Banque mondiale (BM). Il maintient depuis soixante ans un statut de client fidèle, en bénéficiant de programmes de prêts et d’endettement réguliers.
“Nous avons pu mobiliser plus de 300 mouvements et réseau à l’échelle internationale, avec une grande mobilisation de l’Afrique et la région MENA, nous essayons de présenter notre voix, celle de ceux d’en-bas, la voix de la société civile militante, des mouvements sociaux de tous ces niveaux pour dire non aux politiques du FMI et de la BM », explique-il.
Ensuite, il a évoqué la question de l’endettement qui représente un cycle vicieux instauré par les IFI, entravant ainsi le progrès économique de nos nations en mettant en lumière la disparité entre les fonds publics alloués au remboursement de la dette et ceux investis dans les secteurs de la santé et de l’éducation.
L’écologie au centre des débats
Ainsi Aziki a, également, insisté sur le fait que le service de la dette surpasse de huit fois le budget de la santé et de trois fois celui de l’éducation tout en mentionnant qu’aucun progrès ne sera possible sans mettre un terme au remboursement de la dette publique.
« A travers ce contre-sommet nous allons dire non à ces politiques, et nous exprimons notre opinion tout au long des trois jours. Lors de cet événement nous allons organiser une manifestation à Bab Doukkala à Marrakech où tous ces mouvements sociaux participant ont assisté et puis une conférence d’ouverture qui abordera les politiques du FMI et de la BM, ensuite nous allons organiser plusieurs ateliers sur les questions sociales, économiques et écologiques en insistant l’impact de ces politiques sur les femmes plus particulièrement », conclut-il.
D’autres coalitions seront également présentes dans le cadre de différentes dynamiques nationales, régionales et mondiales.