Education : Carton rouge pour Benmoussa
La mobilisation des fonctionnaires de l’Education nationale ne faiblit pas. Les enseignants ont entamé une grève de trois jours. Reportage.
Boulevard Emile Zola à Casablanca, nous sommes devant le siège de la direction provinciale de l’Education nationale d’Ain Sbâa. Les enseignants de différentes générations et différents statuts (titulaires, contractuels, Cellule 10, etc.) scandent d’une même voix : « Benmoussa Dégage » et ils ajoutent : « L’enseignant veut faire tomber le Statut unifié ».
Plusieurs centaines de fonctionnaires du ministère se sont donné rendez-vous pour un sit-in pour « exprimer le refus du Statut unifié des fonctionnaires de l’éducation nationale ». Une mobilisation intense qui dure depuis un mois.
Le 7 novembre un nouveau test
« Seule la Fédération nationale de l’éducation, courant démocratique, a refusé de négocier avec le ministre ».
Exit les centrales syndicales de l’UMT, CDT, UGTM et UNTM. Désormais ce sont les fameuses coordinations (Tansikiat) qui mènent la danse dans le secteur. Une fronde qui réduit la capacité de mobilisation des syndicats « historiques » qui ont signé un accord social avec le ministère de l’Education nationale en janvier 2023. Seule la Fédération nationale de l’éducation (FNE), courant démocratique, a refusé de négocier avec le ministre de l’Education nationale. La FNE a été d’ailleurs exclue des négociations. Désormais, c’est une coalition de 17 coordinations avec la FNE et la puissante Coordination des enseignants contractuels qui mènent ce mouvement social.
« Cette fronde est pour exprimer notre colère et notre désapprobation du nouveau statut ».
Pour Hassan Boughlala, secrétaire général de la FNE à Casablanca-Settat et un des porte-paroles de la coordination au niveau régional: « Cette fronde est pour exprimer notre colère et notre désapprobation du nouveau statut. Le gouvernement ne peut pas nous imposer un texte qui est contraire à nos intérêts et qui ne propose rien de concret en termes d’avancement de carrière ou de salaire. Ce texte poursuit le travail de sape de l’école publique en précarisant davantage le statut des enseignants », explique-t-il.
Le mouvement de grève a démarré le mardi 24 octobre et se poursuit pendant trois jours. La coordination nationale a déclaré cette grève générale de trois jours très suivie, selon les données récoltées par nos confrères de Lakome2 qui annonce des chiffres de 90% de respect de la consigne de la grève, accompagnée de sit-in dans les écoles et de manifestations devant les directions régionales de l’éducation, qui devrait commencer mardi 24 octobre.
La Coordination nationale parie sur une nouvelle mobilisation prévue le 7 novembre avec une grève nationale et une marche nationale à Rabat. L’occasion d’un nouveau bras de fer entre Benmoussa et les enseignants…