Bousbaa explore la sociologie des mères célibataires
C’est un nouvel essai sociologique qui tombe à point nommé. Au plein débat sur la réforme du Code la famille, l’ouvrage Des mères sans époux : Sociologie des mères célibataires au Maroc, publié par la professeure universitaire Amal Bousbaa. Présentation.
Cet ouvrage permettra certainement d’éclairer le débat public sur une population marginalisée par les politiques publiques et les législations nationales et stigmatisée par de larges parties de la société marocaine. Cet ouvrage publié en octobre dernier est issu d’une thèse de doctorat en sociologie sur le thème « Les formes d’exclusion et de solidarité à l’égard des mères célibataires », sous la direction du Pr. Jamal Khalil et soutenue le 20 mars 2014, à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Ain Chock (Université Hassan II de Casablanca).
Statut stigmatisant
« La sexualité et la reproduction hors mariage représentent des pratiques transgressives prohibées socialement ».
« Au Maroc, la sexualité et la reproduction hors mariage représentent des pratiques transgressives prohibées socialement », peut-on lire dans la présentation du livre. « Être mère célibataire renvoie à un statut stigmatisant et à une maternité dépréciée », poursuit la présentation qui donne le ton de cette recherche scientifique. Cet essai est basé sur une enquête qualitative menée à à Casablanca. Le livre se veut « une étude sociologique minutieuse des trajectoires des mères célibataires afin de comprendre comment la transgression des normes sexuelles influe sur leur vécu et leurs parcours et les amène à s’adapter à une position sociale déterminée désormais par le statut de « mère célibataire » », indique l’éditeur.
« Au centre de la réflexion leur capacité à réorganiser leur vécu, à contourner leur stigmate »
Amal Bousbaa
Communément considérée comme une expérience difficile à mener, la maternité célibataire a été approchée « sous un regard dynamique qui vise à étudier en profondeur les manifestations de l’exclusion et de la solidarité à l’égard de ces mères, en mettant au centre de la réflexion leur capacité à réorganiser leur vécu, à contourner leur stigmate et à mettre en place des stratégies de survie », explique l’autrice.
À noter que Amal Bousbaa est professeure de sociologie au département de sociologie de la faculté des lettres et des sciences humaines Aïn Chock de l’université Hassan II de Casablanca. Elle membre du Laboratoire de recherche sur les différenciations socioanthropologiques et les identités sociales (LADSIS). Ses travaux de recherche sont axés particulièrement sur la maternité célibataire, la famille et la précarité.
