Solidarité avec les enseignants, soutien aux parents
Le mouvement social actuel des fonctionnaires du ministère de l’Education nationale (MEN) poursuit son combat pour faire tomber le Statut unifié. Nous entamons la sixième semaine de ce bras de fer. Depuis le 5 octobre dernier, une large coalition d’enseignants et de cadres du MEN (23 instances) est mobilisée contre le Statut unifié des fonctionnaires du secteur adopté par le gouvernement. Avec la grève organisée les 13, 14 et 15 novembre, nous allons atteindre quatorze jours de grève dans ce mouvement inédit au sein du secteur depuis des années. La tension aujourd’hui est à son comble.
Rappelons quelques faits : Le MEN est le plus gros employeur dans le secteur public. Presque 300 000 enseignants et enseignantes travaillant dans 12 000 établissements scolaires. Ce mouvement est massif et touche l’ensemble de ce secteur comme en témoignent les taux de grève oscillant entre 80 et 95%, selon les semaines, et ce malgré les menaces de retenue sur salaire contre les fonctionnaires grévistes. Le succès de cette mobilisation s’est confirmé par la marche nationale du 7 novembre dernier à Rabat. Environ 100 000 ont marché à la capitale pour dénoncer la précarisation des fonctionnaires de ce secteur vital pour toute société aspirant au développement.
Le cri des enseignants est un appel à la défense de l’école publique.
ENASS soutient ce mouvement social. Nous sommes loin d’un mouvement corporatiste. Le cri des enseignants le 7 novembre était pour défendre des acquis mais aussi un appel à la défense de l’école publique, ou du moins ce qui en subsiste. Depuis trois décennies, ce service public subit de multiples réformes, avec un seul dénominateur commun : une privatisation accélérée de l’école publique. Contrairement au discours officiel, la « réforme » équivaut aujourd’hui à ajouter des doses de précarisation du statut des enseignants et l’ensemble du corps intervenant dans ce secteur. Pour toutes ces raisons, ce mouvement social a notre soutien. Un soutien qui se veut critique à cet instant social.
Aujourd’hui, 7 millions d’élèves sont sans école depuis plus d’un mois. Avec le retard de démarrage de l’année scolaire en raison du séisme, ce premier trimestre peut être considéré -hélas- comme un trimestre blanc. Les parents ont légitimement le droit d’être ulcérés et en colère.
Le mouvement social doit gagner la bataille de l’opinion publique.
Actuellement, le mouvement social doit gagner la bataille de l’opinion publique, afficher un soutien et une solidarité active avec les parents face à la politique de la sourde oreille du gouvernement. C’est aujourd’hui, une bataille nécessaire pour que ce mouvement puisse gagner son combat pour une école publique de qualité avec des enseignants traités avec dignité. Dans le camp adverse, composé du gouvernement, ses conseillers de la Banque mondiale, ses médias et ses syndicats affiliés, ils n’hésiteront pas à diaboliser ce mouvement social.