À Nador, mystérieuse tragédie de 4 mineurs migrants
Les drames migratoires à Nador se poursuivent, et cette fois-ci et à la date du 30 décembre qui qui fut marqué le décès de quatre mineurs marocains à Beni Ensar Nador. Récit.
Les images relayées par l’Association Marocaine des Droits de l’Homme (AMDH) à Nador renvoient à une tragédie sans témoin. Quatre corps anonymes frêles qui auraient chuté d’une falaise près de Ben-Ensar à Nador. Un fait divers comme les autres ? Ce n’est pas l’avis de l’AMDH Nador qui dénoncé « la découverte de cadavres de quatre migrants marocains à Beni-Ensar Nador, tout en critiquant l’action des autorités marocaines afin de repousser les mineurs et les jeunes dans leurs tentatives d’accéder à Melilla ». Une disparition tragique qui rappelle le drame qui joue depuis des décennies avec les mineurs non accompagnés marocains dans cette frontière de l’Europe.
Drame des quatre mineurs : Des interrogations
« La tragédie des jeunes migrants marocains, et probablement encore mineurs, retrouvés morts à Beni-Ensar s’est produite le matin du 31 décembre », affirme l’AMDH Nador.
Elle indique ainsi que «la version selon laquelle les quatre mineurs sont morts après une chute depuis le sommet d’une falaise entre Beni Ensar et Gorogorou reste non vérifiée », en se demandant pourquoi ils n’ont pas été secourus.
« Comment ces jeunes ont-ils chuté de cette hauteur, et tous au même moment ? »
La question persiste : « Comment ces jeunes ont-ils chuté de cette hauteur, et tous au même moment, trouvant la mort dans ce lieu abandonné ? » Les hypothèses émergent, suggérant une chute due à un manque de visibilité alors qu’ils se déplaçaient de nuit sur un terrain accidenté découvert récemment. Leur fuite, vraisemblablement motivée par des opérations de rafles et d’arrestations menées par les autorités, reste à élucider.
L’AMDH-Nador a insisté sur le fait que, dans tous les cas, «les causes demeurent inconnues, mais une certitude demeure : leurs décès intervient pendant que les autorités menaient des opérations vendredi et samedi contre les migrants ».
«Les témoignages des voisins confirment la mobilisation intensive des autorités, qui ont procédé à des arrestations massives de jeunes Marocains durant quatre jours. Bien que la date et l’heure précises de leur mort demeurent inconnues, les autorités ont été dépêchées sur le site vers 22h, et les cadavres ont été transportés à la morgue de l’hôpital Hassani dimanche à 2h du matin », affirme l’AMDH dans un communiqué de presse.
Le mystère plane également sur la découverte des cadavres en pleine nuit à cet endroit difficile d’accès, ainsi que sur l’identité de la personne ayant alerté les autorités.
De ce fait, l’AMDH Nador poursuit ses investigations sur la mort de ces jeunes, originaires de Settat et de Fès en expliquant que les familles des victimes de Settat ont réussi à rapatrier les dépouilles, tandis que le frère du jeune défunt originaire de Fès attend les procédures pour enterrer son frère.
Les autopsies ont mis en lumière des blessures sérieuses et des fractures sur l’ensemble des corps.
Selon la même source, les données recueillies indiquent que les autopsies ont mis en lumière des blessures sérieuses et des fractures sur l’ensemble des corps. Il est spécifié que ces jeunes, et selon les affirmations de leurs familles, soient arrivés à Nador en bus seulement trois jours avant leur décès.
L’AMDH Nador confirme l’absence d’une tentative à la barrière de Melilla le vendredi précédent, démentant les récits des autorités, mais signalant plutôt des rafles brutales menées par les autorités marocaines contre les jeunes et les mineurs à Béni Ensar.
Elle soulignerais, qu’au cours des derniers jours de l’année 2023, plusieurs interventions ont eu lieu contre des jeunes ainsi que des mineurs à Beni-Ensar afin d’empêcher les tentatives pour accéder à Melilla, près de 30 jeunes et mineurs ont été arrêtés et refoulés dans des conditions inhumaines et ce jusqu’à Casablanca, sans recevoir la moindre aide alimentaire.
«Les autorités créent des récits pour entretenir une pression migratoirebvirtuelle et attirer davantage de financements, qualifiant cela de commerce cynique »,déplore l’AMDH Nador.
L’AMDH Nador lance un appel à l’Union européenne, principal financier des politiques de répression au Maroc contre les migrants, soulignant que même le morceau de pain n’est plus donné depuis des mois aux mineurs et aux jeunes marocains arrêtés à Nador, puis éloignés illégalement et inhumainement vers Casablanca.
«Les autorités de Nador ont récemment arrêté 24 mineurs et jeunes individus dans les rues de Béni Ensar, les expulsant violemment en les abandonnant à Casablanca sans eau et sans nourriture. Ce qui soulève ainsi la question : le citoyen marocain a-t-il encore le droit de circuler librement dans son propre pays, ou alors,Nador et Béni Ensar sont-ils considérés comme des territoires étrangers ?», ajoute l’AMDH.
Enfin, l’AMDH NADOR appelle les autorités à mener une enquête irréprochable pour comprendre les raisons du décès de ces quatre jeunes et d’arrêter de jouer le rôle de gendarme de l’Europe en mettant fin aux arrestations et renvois des jeunes Marocains à Nador.