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Crise de l’eau : L’agriculture pointée du doigt 

1er mars 2024,  le parti socialiste unifié à Casa-Anfa a organisé une rencontre sur la crise de l’eau. Des spécialistes tirent la sonnette d’alarme et appellent à une révision des politiques agricoles. Verbatim 

Rencontre sur la crise de l’eau organisée par le parti socialiste unifié à Casa-Anfa. Crédit photo: ENASS

 « Le secteur agricole consomme 90% des ressources en eau au Maroc ».

Mohamed Taher Srairi, professeur à l’Institut Agronomique et Vétérinaire (IAV) Hassan II à Rabat 

 « L’eau est un bien fondamentalement  vital  mais elle fait défaut aujourd’hui. Cette situation compromet le développement du pays dans son intégralité et notamment le lsecteur agricole qui consomme 90% des ressources en eau au Maroc. Ce débat devait avoir lieu il y a plusieurs années. Un débat nécessairement  essentiel pour l’avenir des générations futures. Nous avons tendance à oublier que le Maroc est un pays aride, à semi-aride. Notre pays subit de plein fouet l’impact des changements climatiques.  Il faut dissocier l’eau  à usage domestique de celle utilisée pour l’agriculture. Tous les efforts sont mis  en œuvre pour éviter les coupures d’eau dans les grandes villes. Le dessalement de l’eau de mer  demeure  encore une solution réalisable. Mais pour l’agriculture, cela reste un tout autre sujet  et délicat de surcroît. C’est un secteur à haute consommation d’eau. Le dessalement ne peut en  aucun cas être une solution pour le secteur agricole, puisque le dessalement de l’eau est une opération qui  coûte excessivement cher. Il faudrait travailler sérieusement sur l’avenir du secteur agricole, afin de trouver les solutions adaptées aux changements climatiques ».

« La situation hydrique actuelle s’accompagne d’un exode de population et la perte du patrimoine naturel et immatériel ». 

Hicham Ait Almouh, journaliste et spécialiste dans les questions de l’eau au Maroc.

 « A travers mes expériences de voyageur solidaires et  de mon travail d’investigation journalistique, j’ai pu constater l’ampleur des dégâts sur les ressources hydriques dans le pays. J’ai fait un dernier voyage tout au long d’Oum Rbie et de l’Oued Draâ. La pénurie d’eau a atteint des niveaux très avancés. A titre d’exemple, le barrage El Massira était à 5% de son taux de remplissage en 2022. Il est toujours à un même niveau alarmant. Ce barrage, rappelons-le , fournit à  la ville de Marrakech 60 à 70% de ses  besoins en eau potable. Des forages ont été réalisés par les pouvoirs publics pour trouver les ressources nécessaires afin d’alimenter en eau toute  la ville de Marrakech. La situation hydrique au Maroc s’accompagne d’un exode  massif de population vers les grandes agglomérations, engendrant ainsi une désertion et un dépeuplement des terres agricoles c’est en final  la perte du patrimoine naturel et immatériel ». 

 « L’Exécutif veut nous faire croire que la crise de l’eau est liée à la consommation de l’eau domestique »

Abdullah Abaakil, SG adjoint du Parti socialiste unifié et membre du Conseil de la ville de Casablanca (opposition) 

« En tant que PSU, nous estimons que les solutions proposées par le gouvernement ne répondent pas réellement à la crise actuelle. Nous sommes dans une situation où l’Exécutif veut nous faire croire que la crise de l’eau est liée à la consommation d’eau domestique, or cette consommation ne dépasse pas 5% des besoins. C’est une confusion dans l’esprit des gens. Le stress hydrique que nous vivons depuis des décennies. Notre démarche se veut être un éclaircissement sur une situation qui vire vers la catastrophe tout en recourant à une expertise pour brosser le tableau de la situation en question. Pour ensuite s’inspirer de ce qui se fait ailleurs pour apporter une réponse politique à la crise actuelle, des solutions concrètes et construites, basées autour de la politique de l’eau ».

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