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8 mars : Les cinq revendications de l’AMDH 

A l’occasion de la Journée Internationale des droits des Femmes, l’Association Marocaine des Droits de l’Homme (AMDH) célèbre cette journée avec le slogan « Sauvez les femmes palestiniennes, luttons tous ensemble contre le génocide du peuple palestinien, pour la liberté, la dignité, l’égalité et la reconnaissance des droits universels des femmes ». Les détails.

Dans son communiqué à l’occasion du 8 mars, l’AMDH met en exergue la situation des femmes palestiniennes ainsi que les droits des femmes au Maroc. L’association rappelle « l’importance capitale de la lutte féministe pour faire face à la détérioration grave des droits des femmes à travers le monde, notamment dans un contexte international et régional caractérisé par l’expansion du système de domination capitaliste et la tendance agressive de l’impérialisme et du sionisme », peut-on lire dans cette déclaration. Pour cette journée internationale pour les droits des femmes, l’AMDH rappelle ses principales recommandations. 

Revendications de l’AMDH 

« En Palestine, la situation est encline à se détériorer davantage en raison des crimes de génocide perpétrés par les sionistes contre le peuple palestinien ».

Première revendication, l’association renouvelle ainsi son appel à l’État marocain pour protéger les femmes marocaines contre toutes les formes de violence, de persécution et d’injustice auxquelles elles sont confrontées au Maroc et à l’étranger, avec de  nouvelles lois réellement protectrices des femmes et des filles. 

Seconde revendication, l’ONG demande la révision globale de toutes les lois discriminatoires, y compris le code pénal et le code de la famille, pour les rendre conformes aux instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme, notamment la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), afin de garantir les droits des celles-ci.

Troisième revendication, l’association appelle à l’approbation des conventions de l’Organisation internationale du Travail, en particulier la Convention n° 89 sur le travail décent pour les travailleurs domestiques et la Convention n° 190 sur l’élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail, ainsi que l’application des recommandations qui y sont liées, puis l’harmonisation des lois pertinentes avec celles-ci.

 Quatrième revendication, l’AMDH appelle à la « révision de la loi sur la lutte contre la traite des êtres humains, dans le cadre de l’élaboration d’une politique globale de lutte contre ce crime, garantissant une véritable protection des femmes victimes ». 

En dernier ressort, l’association exige « l’adoption de programmes et de politiques éducatives, médiatiques et culturelles visant à éliminer toutes les formes de discrimination fondées sur le sexe ». 

Un 8 mars sous répression 

La commémoration du 8 mars est marquée par une forte participation des femmes aux mouvements sociaux. 

Dans son diagnostic l’AMDH brosse un tableau sombre de la situation des droits des femmes dans le monde, en Palestine et au Maroc : « La situation est encline à se détériorer davantage en raison des crimes de génocide perpétrés par les sionistes contre le peuple palestinien et de leurs répercussions sur les femmes palestiniennes, ainsi que des risques qui menacent de compromettre de nombreuses avancées obtenues par les peuples et les femmes dans leur ensemble, à travers leurs luttes et leurs sacrifices », explique L’AMDH dans son communiqué.

Dans ce même contexte, elle explique que la commémoration du 8 mars de cette année survient alors que les répercussions de la politique répressive persistent, dirigée contre les mouvements de protestation marqués par une forte participation des femmes notamment celles de Figuig.

« Ces mouvements ont touché plusieurs régions, tandis que l’État continue de négliger les revendications de ces manifestations exprimées dans le droit à l’eau, à la terre, au développement, à la santé, à l’éducation, à l’emploi et à bien  d’autres services sociaux essentiels pour les citoyens et les citoyennes», déclare-t-elle.

Les ouvrières agricoles en danger de mort 

La discrimination demeure le dénominateur commun de la législation marocaine.

Sur le plan des droits civiques des femmes, l’AMDH explique que la discrimination demeure le dénominateur commun de la législation marocaine, qui restreint l’application des conventions internationales au prétexte de spécificités culturelles, religieuses identitaires, et des lois locales, laissant ainsi la porte ouverte à la justification de la discrimination à l’égard des femmes et de ses conséquences en termes de marginalisation, d’exclusion et de violence sous toutes ses formes contre les femmes, rendant ainsi tous les droits consacrés constitutionnellement sans effet sur les autres lois telles que le code de la famille, la législation pénale, les projets de loi pénale ,la procédure pénale, et la loi organique sur l’égalité  ainsi que la lutte contre toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, et la loi 13-103 relative à la lutte contre la violence à l’égard des femmes, constituant ainsi un ensemble de lois discriminatoires reflétant l’absence d’une véritable volonté politique de l’État marocain de garantir l’égalité effective entre les sexes.

Dans le même sens, elle condamne les crimes d’assassinats, de torture, de viol et de famine commis à l’encontre des femmes palestiniennes dans la bande de Gaza et dans d’autres territoires palestiniens, ainsi que de la persistance de diverses formes de violence contre les femmes au niveau national, ayant fait de nombreuses victimes parmi les citoyennes, y compris les victimes de violence domestique, de violence policière et des victimes de l’absence de structures de santé, des victimes de la détérioration des conditions de travail et de transport pour les travailleuses, notamment les travailleuses agricoles. 

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