Actualités, Droits des femmes

Inégalités des salaires : Des écarts alarmants au Maroc 

Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) brosse un portrait alarmant des inégalités salariales de genre et le rôle de la discrimination sexiste au Maroc. Le secteur privé est pointé du doigt.

« Les inégalités salariales entre hommes et femmes se définissent par le gap de rémunération entre les deux sexes, mesuré en termes d’écart de leurs salaires moyens et exprimé en pourcentage des gains salariaux des femmes. Ce gap exprime la proportion par laquelle il faudrait augmenter le salaire global des femmes pour égaler celui des hommes », rappelle le HCP dans sa note à l’occasion du 8 mars. 

HCP : « Les femmes salariées perçoivent, en moyenne, un salaire systématiquement inférieur à celui des hommes ». 

En plus de la position occupée dans la hiérarchie des salaires et les attributs individuels (niveau d’éducation, l’expérience professionnelle, la catégorie socioprofessionnelle ou l’âge), le facteur « genre » est déterminant dans les inégalités salariales « Des facteurs relatifs à la discrimination sexiste selon laquelle, à qualification égale, les femmes salariées perçoivent, en moyenne, un salaire systématiquement inférieur à celui des hommes », constate le HCP.

Cinq constats : général, sexiste, dans le privé

Le HCP rappelle quelques constats majeurs. Le premier est que « l’inégalité hommes-femmes face au salariat est une réalité bien ancrée dans le marché du travail. Les sources de cette inégalité montrent dans quelle mesure les attributs individuels des femmes déterminent leur position sur le marché du travail, ce qui, à son tour, ne manquerait pas à alimenter les écarts salariaux entre les deux sexes ».

Le deuxième est celui des chiffres de ces écarts. Parmi la population salariée urbaine âgée de 18 à 60 ans, « le salaire moyen des hommes s’élève à 4 900 DH, ce qui représente une augmentation de 23 % par rapport au salaire moyen des femmes, établi à 3 900 DH. En termes de salaire médian, évalué à 3 400 DH pour les hommes, contre 2 800 DH pour les femmes, cet écart est de 20% en faveur des hommes », détaille le HCP. 

« Le salariat dans le secteur privé contribue à hauteur de 79% à l’écart salarial entre les hommes et les femmes ». 

Troisième constat concerne les écarts dans le secteur privé qui sont nettement plus élevés que ceux dans le public. « Le salariat dans le secteur privé contribue à hauteur de 79% à l’écart salarial entre les hommes et les femmes ayant poursuivi des études supérieures », compare le HCP. 

« La discrimination sexiste est plus éminente dans le bas de l’échelle salariale ».

Quatrième constat est que cet écart touche profondément les salariés dans les échelons les plus bas. « Analysée par classes de salaires, la discrimination sexiste est plus éminente dans le bas de l’échelle salariale. Elle explique 93% de l’écart salarial parmi les 60% des salariés les moins bien rémunérés, avec une contribution de 45,7% pour l’« avantage masculin » et de 47,3% pour le « désavantage féminin », compare le HCP. 

Par rapport aux 40% des salariés les plus bien rémunérés, 79% de l’écart salarial hommes-femmes est dû à la discrimination sexiste, 25,2% à l’« avantage masculin » et 53,9% au « désavantage féminin » ».  

En résumé, tout âge confondu, le gap salarial est de :

  • 38,1% pour la catégorie des responsables hiérarchiques et cadres supérieurs, avec un salaire moyen de 12 400 DH pour les hommes et 9 000 DH pour les femmes ;
  • 38,4% pour la catégorie des cadres moyens et employés, avec un salaire moyen de 5 000 DH pour les hommes et 3 600 DH pour les femmes ;
  • 30% pour les manœuvres non agricoles, soit un salaire moyen de 2 600 DH pour les hommes et 2 000 DH pour les femmes ;
  • 11% pour les artisans et ouvriers qualifiés, avec un salaire moyen de 3 200 DH pour les hommes et 2 900 DH pour les femmes.

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