Expulsions de la Médina de Casa : Les habitants s’organisent
Les habitants de l’ancienne médina de Casablanca s’organisent pour refuser les expulsions forcées sous couvert de maison tombant en ruine. Reportage.
Il est 21h ce 24 mars, des hommes et des femmes s’installent en nombre dans une terrasse de Café, sis rue Hassan Sghir à Casablanca, une foule de protestataires qui reste très inquiète , quand au sort incertain qui l’attend . Une voiture de police n’a pas tardé à repérer cet attroupement en cette soirée du Ramadan. La raison de cette présence de citoyens est la tenue d’une nouvelle assemblée générale de la Coordination des victimes des décisions de déplacements forcés dans l’ancienne médina de Casablanca (Coordination). Toutes et tous attendent l’ouverture du siège du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) à Casablanca pour tenir cette réunion « cruciale ». Les habitants bénéficient d’un répit d’un mois à l’occasion du Ramadan. « Les autorités devraient reprendre les expulsions dès la fin du mois sacré », indique un membre de la Coordination. D’ici là, s’organise, la riposte juridique des habitants.
Habitants de la Médina de Casa : « Ne touchez pas à ma maison »
1000 décisions de démolition ont été prononcées.
Cette AG s’est tenue sous le slogan de mobilisation : « Ne touchez pas à ma maison ». Dans un communiqué, la Coordination « appelle à la révision des décisions de démolition émises par les autorités de l’arrondissement de Sidi Belyout ». 1000 décisions de démolition ont été prononcées. D’autres décisions avaient été prononcées pour une restauration partielle.
« Ces décisions touche au cœur de l’esprit du projet de réhabilitation de la médina ».
« Ces décisions touchent au cœur de l’esprit du projet de réhabilitation de la médina. Ces expulsions menacent d’un sort inconnu les habitants, en particulier les familles dont les enfants sont scolarisés alors que nous somme au cœur de la saison scolaire », s’inquiète la Coordination. Cette dernière a émis le souhait de rencontrer les officiels de Casablanca (Wali, Mairies, Agence urbaines, etc.), mais sans réponse des responsables.
Les habitants contestent la transparence et la cohérence de la procédure, ainsi que l’éventualité de l’usage des expulsions en faveur de projets de spéculation immobilière dans ce territoire classé comme patrimoine national. Les habitants attendent désormais l’Aid El Fitr avec inquiétude…