Récits, UNE

« Moi, enseignante victime de l’arbitraire »

Malgré la fin du mouvement social dans le secteur de l’Education nationale, le ministère de tutelle poursuit une politique de sanctions et suspensions contre les grévistes. Récit d’un calvaire.

Ibtissam Tabat est enseignante dans la province de Sidi Slimane. Elle avait participé comme des milliers de professeurs au mouvement de grève et de protections durant l’automne et l’hiver 2023.

Opération punitive à l’Education nationale

Avant la fin de ce mouvement historique, sa direction provinciale la surprend avec une décision de suspension.

Avant la fin de ce mouvement historique, sa direction provinciale la surprend avec une décision de suspension et le passage devant un conseil disciplinaire. Ils sont plusieurs centaines d’enseignants répartis dans tout le royaume du Maroc à subir cette opération punitive. Tabat raconte pour annonce ce qu’elle décrit comme calvaire. « Il y a quelques jours, j’ai entamé une grève préventive pour exiger la fin de cette décision contre moi », nous dit-elle. Plusieurs syndicats ont dénoncé ces sanctions administratives jugées « arbitraires », notamment la Fédération nationale de l’Education, courant démocratique (FNE).

Dans un des derniers communiqués sur ce sujet, la FNE réitère sa demande « de mettre fin à toutes les mesures arbitraires contre les femmes et les hommes dans l’éducation, de remettre toutes les personnes détenues à leur travail, d’accélérer le paiement de leurs salaires, ainsi que de restituer toutes les sommes retenues sur les salaires des grévistes », exige ce syndicat.

« Arbitraires, injustes et illégales » 

Le bureau national de la FNE avait aussi adressé une lettre au ministre de l’Education nationale à ce propos, en février dernier.

« Votre ministère ait pris des décisions disciplinaires arbitraires, injustes et illégales » 

Dans cette missive, on pouvait lire : « nous regrettons que votre ministère ait pris des décisions disciplinaires arbitraires, injustes et illégales à l’encontre de nombreuses femmes et hommes d’éducation suspendus, tout en les forçant à signer des engagements qui entrent en conflit avec le droit de grève et de protestation pour leur juste cause et des revendications légitimes ». 

« Forcer à signer des engagements qui entrent en conflit avec le droit de grève et de protestation pour leur juste cause ».

Tenant compte de l’engagement pris par le Ministère lors de nombreuses rencontres avec les syndicats de l’enseignement, ce point a d’ailleurs fait l’objet de discussion avec les cinq syndicats de l’enseignement (CDT, UMT, FNE, UNTM et UGTM) pour discussion, mais sans résultat. Les enseignants grévistes continuent d’être suspendus, sanctionnant ce personnel de l’éducation, les élevés et les chances de la réforme.  

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