Le mardi 30 juillet, la commune de Beni Yakhlef, près de Mohammedia, a vibré d’une ambiance pour célébrer la libération d’Abderrahmane Zenguad, incarcéré depuis quatre mois suite à des écrits dénonçant la normalisation. Reportage  

Nous avons assisté à cet accueil populaire, où amis, famille, membres d’Adl Wal Ihassane et son équipe de défense se sont réunis. Des youyous résonnaient et des drapeaux palestiniens flottaient dans les airs, témoignant de l’attachement du militant à la cause palestinienne. Entouré de ses proches, Zenguad, sourire aux lèvres, a exprimé sa gratitude : « Je remercie tous ceux qui m’ont soutenu tout au long de cette période, surtout ma femme et les membres d’Adl Wal Ihssane. Sans leur soutien, je n’aurais pas tenu jusqu’à aujourd’hui », affirme Abderrahmane Zenguad. 

« Je remercie tous ceux qui m’ont soutenu tout au long de cette période, surtout ma femme et les membres d’Adl Wal Ihssane. Sans leur soutien, je n’aurais pas tenu jusqu’à aujourd’hui »
Abderrahmane Zenguad

Amour dans un temps politique

Ce citoyen marque une pause lors de son discours de remerciements pour appeler à ses côtés son épouse : « Venez Madame, vous êtes celle qui méritez les roses et les hommages, c’est grâce à vos efforts que j’ai retrouvé ma liberté », se confie-t-il dans un déclaration d’amour et de reconnaissance public face à une audience masculine bousculée par ce moment de tendresse inattendue dans cette assemblée politico-religieuse. 

« Vous êtes celle qui méritez les roses et les hommages, c’est grâce à vos efforts que j’ai retrouvé ma liberté »
Abderrahmane Zenguad

Après cet aparté, la foule en liesse scandait des slogans de solidarité, exprimant leur soutien et leur joie de voir Zenguad enfin libre. L’événement a également permis de réaffirmer l’engagement des militants envers la cause palestinienne et la lutte contre la normalisation : « Nous sommes ici pour exprimer notre joie et notre solidarité pour sa libération, car nous croyons que son procès n’était pas équitable », souligne un militant. 

« La défense des militants et journalistes politiques a toujours saisi les occasions pour demander leur libération. Aujourd’hui, le Maroc a besoin de tourner cette page sombre de détentions injustes. Le pays a besoin de ces gens », a souligné Me Miloud Kendil. 

« Aujourd’hui, le Maroc a besoin de tourner cette page sombre de détentions injustes. Le pays a besoin de ces gens »
Me Miloud Kendil

Liberté pour les anti-normalisation

Porté sur les épaules de ses camarades, le sourire aux lèvres, Zenguad chantait sa joie de retrouver la liberté. Son visage et ceux de ces poches chantaient l’espoir d’un avenir où le Maroc serait un pays de liberté d’expression et sans détentions. Mais le tout le regard intrusif d’agents de différents services de renseignement massés autour du domicile de Zengad… 

À noter que Abderrahmane Zenkad membre du Front national pour la Palestine et contre la normalisation à Mohammedia et adhérent de d’Al Adl wal Ihsane a été condamné le 8 avril dernier à cinq ans de prison ferme en première instance et 5.000 dirhams d’amende. Sa peine a été revue à la baisse pour être condanmé à 4 ans de prison ferme. Il a été arrêté le 22 mars dernier dans son domicile. Il était poursuivi pour des posts publiés sur les réseaux sociaux, fustigeant l’agression israélienne sur Gaza et la normalisation des dirigeants du monde arabe. Mustapha Dakar, un membre d’Al Adl wal Ihsane et du Front a été aussi condamné à 18 mois de prison pour une affaire similaire à Azzemour. Il a également été libéré le 29 juillet dernier. Said Boukyoud, citoyen marocain vivant au Qatar a été également incarcéré et condamné pour la même raison, il a été aussi libéré le même jour dans le cadre de cette vaste grâce royale.