El Mahdaoui Vs Ouahbi : Procès-bâillon
Le lundi 28 octobre, le Tribunal de première instance de Rabat a décidé de mettre en délibéré l’affaire contre le journaliste Hamid El Mahdaoui pour délibération, en attendant le verdict du 11 novembre. Les détails procès inquiétant.
« La défense d’Abdelatif Ouahbi reconnaît la véracité de tous les faits que j’ai publié, sans exception ».
« La défense d’Abdelatif Ouahbi, ministre de la Justice, reconnaît la véracité de tous les faits que j’ai publié, sans exception, et pourtant le ministre réclame 10 millions de DH d’amende et une peine de prison ferme », a déclaré Hamid El Mahdaoui dans post publié sur les réseaux sociaux. « C’est la plus grande preuve du ciblage à mon encontre », déclare-t-il.
« C’est la plus grande preuve du ciblage à mon encontre ».
Pour rappel, Hamid El Mahdaoui est poursuivi sur la base d’une plainte déposée contre lui par le ministre de la justice d’Abdelatif Ouahbi, pour « distribution et diffusion d’allégations et de fausses informations dans le but de diffamer des personnes, calomnie et injure publique », conformément aux articles 2-447, 444 et 443 du Code pénal.
Reporters sans frontières (RSF) dénonce « un contournement de la loi relative à la presse et à l’édition ».
Pour les organisations de défense de droits humains et celles spécialisés dans la défense de la liberté de la presse, « cette poursuite est une atteinte directe à la liberté de la presse ». Reporters sans frontières (RSF) dénonce « un contournement de la loi relative à la presse et à l’édition, qui aurait dû s’appliquer. Cette procédure inique doit être abandonnée ».
Propos sur « Escobar du Sahara »
Les propos du directeur du média Badil.info concernaient l’affaire « Escobar du désert » et les relations éventuelles de Me Ouahbi, avec deux personnes poursuivies dans ce dossier lourd, Said Naciri et Abdenbi Bioui.
“Le procès du journaliste Hamid El Mahdaoui s’inscrit dans le cadre des procès d’opinion dans notre pays, dont nous pensions, jusqu’à récemment, avoir définitivement tourné la page”, déplore l’avocat de Hamid El Mahdaoui, Omar Daoudi dans une déclaration de RSF. Et il explique : “Le parquet, en établissant les charges dans ce dossier, a tenté de détourner les faits de leur nature journalistique. Il a invoqué des articles du Code pénal afin de contourner la prescription des délits de presse.”.
Le journaliste Hamid El Mahdaoui avait déjà été arrêté en 2017 et condamné en 2018, pour “non-dénonciation d’une tentative de nuire à la sécurité intérieure de l’État”, à trois ans de prison ferme en raison de sa couverture d’une marche pacifique qui avait été interdite par les autorités marocaines. Il a été libéré en juillet 2020. Son média d’information Badil.info s’intéresse aux questions relatives à la lutte contre la corruption et les droits économiques et sociaux.