Journée mondiale de l’enfance : Enfants migrants au cœur du débat
À l’occasion de la Journée Mondiale de l’Enfance, la Fondation Orient-Occident a organisé, ce vendredi à Rabat, une conférence-débat autour du thème « Enfants Migrants et Éducation : Bâtir des passerelles vers l’avenir ».Les détails.
Une rencontre visant un échange entre universitaires, représentants d’ONG, de l’observatoire africain des migrations, Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et associations. L’objectif étant de dresser un état des lieux sur la situation des enfants migrants au Maroc, en mettant particulièrement en avant leur accès à l’éducation et les moyens de renforcer leur protection.
Enfants migrants : L’éducation, comme clé de l’avenir
Bien que des progrès aient été réalisés, les défis restent nombreux et nécessitent une défense continue des droits des enfants migrants.
« Quand on parle de migration, il est essentiel de toujours rappeler le contexte général au Maroc. Bien que des progrès aient été réalisés, les défis restent nombreux et nécessitent une défense continue des droits des enfants migrants », a souligné Hélène Yamta, présidente de l’association Voix des Femmes à Rabat.
Elle a également rappelé la double vulnérabilité des enfants migrants : « Les enfants incarnent l’avenir des nations. Ils sont fragiles par nature, mais pour les enfants migrants, cette fragilité est exacerbée par des conditions de vie difficiles et une exposition accrue à la violence. Il est impératif de les encadrer, de les protéger et de leur offrir des opportunités d’éducation et d’épanouissement. »
Cette militante souligne les défis majeurs auxquels sont confrontés les enfants migrants dans le cadre de leur scolarisation, mettant particulièrement en lumière la barrière de la langue, qui représente l’un des principaux obstacles à leur intégration scolaire.
La barrière de la langue est souvent le premier obstacle à leur intégration, mais il ne faut pas oublier les contraintes administratives qui compliquent encore davantage l’accès à l’éducation.
« La barrière de la langue est souvent le premier obstacle à leur intégration, mais il ne faut pas oublier les contraintes administratives qui compliquent encore davantage l’accès à l’éducation. Dans ce cadre, notre rôle intervient pour accompagner ces enfants et leur permettre de surmonter ces difficultés », conclut-elle.
Dans ce contexte le Professeur Abdelkrim Belguendouz explique que quand on parle de migration, on englobe l’ensemble des droits des personnes migrantes, soulignant ainsi que ces mêmes droits sont interconnectés. Il insiste sur« l’urgence de réformer la politique migratoire et d’asile, précisant que ces réformes ne doivent pas seulement concerner les lois, mais aussi les départements ministériels et les choix politiques, qui doivent être résolument humanistes»
« Aujourd’hui, il est primordial de revoir la politique en matière d’immigration et d’asile, avec toutes les réformes que cela implique ».
« Aujourd’hui, il est primordial de revoir la politique en matière d’immigration et d’asile, avec toutes les réformes que cela implique » souligne-t-il.
Et d’ajouter: « Nous espérons que cette question sera abordée de manière prioritaire et qu’elle figurera dans le prochain discours royal, afin que le gouvernement passe de la parole à l’action et mette en œuvre les réformes nécessaires. »
Pour lui, il est crucial que le Maroc fasse un choix clair en faveur de politiques migratoires respectueuses des droits humains et de la dignité des personnes.
Lors de cette rencontre, la voix des jeunes migrants a également été mise en avant, offrant par la même un témoignage de leur expérience personnelle concernant la scolarisation et l’intégration.
« En 2013, mon père m’a ramené au Maroc, fuyant la guerre dans notre pays. J’étais très jeune. Aujourd’hui, j’ai pu poursuivre mes études. La Fondation Orient-Occident a été un espace où j’ai rencontré des amis, où je me suis épanoui », raconte Simo en alternant entre l’arabe et le français.