Inondations Tata : l’appel de la dernière chance
Depuis les inondations de septembre 2024 dans la région de Tata, le Comité « Appel de Tata » multiplie les initiatives pour défendre les droits des sinistrés. Cette initiative renouvelle son plaidoyer pour exiger la justice sociale et spatiale.
mobilisant ainsi , il s’efforce, à travers rencontres, conférences et plaidoyers.
À Tata et sa province, la coupe était déjà pleine, mais une nouvelle vient de faire vaciller l’espoir d’une reconstruction exemplaire. Moulay Lahcen Jaafari, citoyen et activiste de la commune d’Akka a été arrêté et poursuivi en détention préventive suite à une plainte à son encontre. Dans un récent communiqué du Comité « Appel de Tata », celui- ci appelle à la libération immédiate des défenseurs des droits des victimes de catastrophes naturelles, notamment Moulay Lahcen Jaafari, Saïd Aït El Mehdi et leurs collègues, et demande au Parlement de former une commission d’enquête, conformément à l’article 114 du règlement intérieur et à l’article 67 de la Constitution, pour examiner les défaillances dans la gestion des inondations du sud-est et du séisme d’Al Haouz.
Un bilan mitigé : solidarité insuffisante et obstacles persistants
« Malgré les efforts notables du comité ‘Appel de Tata’, les mesures concrètes pour répondre aux besoins des sinistrés restent largement insuffisantes »
« Malgré les efforts notables du comité‘Appel de Tata’, les mesures concrètes pour répondre aux besoins des sinistrés restent largement insuffisantes », souligne le comité dans son communiqué. Le comité déplore « l’abandon des victimes, dont beaucoup vivent encore dans une précarité extrême ». « Ces familles, privées de soutien gouvernemental réel, ont dû recourir à des moyens rudimentaires pour restaurer leurs ressources en eau ou relancer leur agriculture de subsistance », affirme ce collectif composé d’acteurs politiques, syndicaux, associatifs et médiatiques originaires de cette province.
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« Les initiatives civiles, qui tentaient de proposer des solutions durables, ont été systématiquement freinées. Des acteurs locaux et des membres de la société civile, engagés dans des démarches solidaires, ont subi des pressions et des menaces »
Le Comité regrette aussi que « les initiatives civiles, qui tentaient de proposer des solutions durables, ont été systématiquement freinées ». Des acteurs locaux et des membres de la société civile, engagés dans des démarches solidaires, ont « subi des pressions et des menaces, compromettant ainsi les efforts collectifs en faveur des sinistrés », alerte ce comité coordonné par le journaliste et acteur associatif Rachid El Belghiti. Et d’ajouter : « Plus grave encore, les défenseurs des droits des victimes, comme Moulay Lahcen Jaafari et Saïd Aït El Mehdi, font face à des poursuites judiciaires injustifiées, reflétant une criminalisation des mouvements sociaux et un mépris pour la justice sociale. »
Tata présente à Genève
Le comité « Appel de Tata» exige à la libération immédiate des défenseurs des droits des victimes de catastrophes naturelles, notamment Moulay Lahcen Jaafari et Saïd Aït El Mehdi.
Face à ces défis, le comité « Appel de Tata » plaide pour des mesures urgentes et des actions structurantes. Il exige « la libération immédiate des défenseurs des droits humains emprisonnés, et demande une aide d’urgence en faveur des victimes, incluant la reconstruction des habitations, la réparation des systèmes d’irrigation et une indemnisation équitable des pertes subies. »
Ensuite, et afin de garantir transparence et responsabilité, la commission appelle également à « la formation d’une commission parlementaire d’enquête pour examiner les défaillances dans la gestion des inondations de Tata et du séisme d’Al Haouz, conformément aux dispositions constitutionnelles. »
Le Comité annonce également son intention de présenter un rapport sur les inégalités territoriales, en prenant les inondations de Tata pour exemple.
En parallèle, le Comité prévoit une série d’initiatives pour l’année 2025. Il compte présenter un rapport devant le Conseil des droits de l’homme à Genève, mettant en lumière les disparités territoriales à travers le cas emblématique des inondations de Tata. Il envisage également d’engager des procédures judiciaires stratégiques contre l’État marocain pour obtenir justice pour les sinistrés.
« En collaboration avec des universités, il travaille sur la révision de la législation sur les catastrophes naturelles, en s’appuyant sur les leçons tirées de récentes crises, tout en renforçant ses partenariats avec les parlementaires et les organisations civiles afin de promouvoir des politiques inclusives et durables », peut-on lire dans son communiqué.