Récits, UNE

Jerada, Rif et Figuig : La révolte des marges

Les mouvements sociaux au Maroc prennent racines dans les régions du Maroc. Jerada, Le Rif et Figuig font partie des mouvements les plus en vue ces dernières années. Les citoyens de ces régions réclament justice sociale et spatiale. Témoignages d’acteurs de terrain. 

L’Association ATTAC Maroc, membre du réseau CADTM, a réuni des acteurs de mouvements sociaux divers lors d’une rencontre tenue le 14 décembre 2024 au siège du Parti socialiste unifié (PSU) à Casablanca. Cette conférence a été composée d’un deuxième panel comptant les prisonniers d’opinion et les journalistes.  

Trait d’union des luttes 

L’ancien prisonnier politique du mouvement de Jerada

Issa Al Bkakla

Dans la première partie, l’ancien prisonnier politique du mouvement de Jerada, Issa Al Bkakla est intervenu ainsi Mohamed Brahmi, connu sous le pseudo de MoVo, de Figuig, fraichement libéré après une peine de prison ferme. Ensuite, Mohamed Zefzafi, père de leader du mouvement du Rif est également intervenu. Les représentants de la famille Lghazaoui et du mouvement BDS ont pris la parole pour faire le lien entre les mouvements sociaux et la mobilisation contre la normalisation qui subissent le même sort au Maroc. Une raison suffisante pour ATTAC de se mobiliser en faveur de l’ensemble de ces mouvements.

Mohamed Zefzafi, père de leader du mouvement du Rif est également intervenu.

« En juillet 2024, un certain nombre de prisonniers politiques, notamment des journalistes et des blogueurs, ont été libérés. Cette libération est le résultat de diverses formes de mobilisations dénonçant les simulacres de procès et exigeant l’annulation des condamnations injustes, ainsi que de campagnes de solidarité nationales et internationales », explique l’association ATTAC dans sa note de présentation de cette rencontre.

Faire le lien entre les mouvements sociaux et la mobilisation contre la normalisation qui subissent le même sort au Maroc.

Sauf que de nombreux prisonniers politiques marocains sont toujours en prison, en particulier les militants du Hirak du Rif, qui purgent « des peines injustes de 15 et 20 ans », regrette Omar Aziki, SG d’ATTAC Maroc. 

Pour cette association, « les libertés publiques continuent d’être restreintes et un nombre important de militants des mouvements populaires, des résistances sociales, des luttes pour les droits de l’homme, de la solidarité avec le peuple palestinien et de la lutte contre la normalisation sont arrêtés ou poursuivis, tandis que la liberté d’expression est de plus en plus étouffée et que les voix dissidentes sont prises pour cible », constate cette ONG également victime de ce climat. 

Une « guerre préventive » 

« L’État poursuit des politiques qui portent atteinte aux droits humains, économiques, sociaux et environnementaux et applique les options libérales dictées par les institutions internationales, principalement la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) : La Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI). Ces deux institutions ont contribué à endetter notre pays et à imposer des programmes d’austérité qui accentuent la dépendance, sapent la souveraineté, généralisent le pillage des richesses et marchandisent les services publics », analyse Aziki d’ATTAC Maroc. 

L’État réprime les voix de l’opposition par une guerre préventive visant à étouffer toute expansion de la résistance populaire. 

Et d’ajouter : « Tout cela pour assurer le remboursement de la dette et accroître l’accumulation des profits des multinationales et des riches groupes capitalistes locaux. L’État réprime les voix de l’opposition par une guerre préventive visant à étouffer toute expansion de la résistance populaire pour défendre les droits et améliorer les conditions de vie ».

À travers cette rencontre ATTAC Maroc confirme « sa détermination à continuer à se mobiliser aux côtés de toutes les forces de lutte nationales et internationales pour défendre la démocratie, les libertés, la justice sociale et la dignité ». 

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