Grève générale les 5 et 6 février au Maroc
Cinq centrales syndicales au Maroc annoncent une grève générale le 5 et 6 février dans le secteur public et privé pour « protester contre l’adoption en cours de la loi le projet de loi organique relatif à la grève » par le parlement. Révolte ou baroud d’honneur ?

Le dimanche 2 février les directions des centrales syndicales étaient pour une fois au front pour se mobiliser sur le terrain. Après l’annonce de la CDT, l’UNTM l’ODT et la FSD d’une grève générale le 5 février, c’est au tour de l’UMT et de la FNE – Courant démocratique (Education nationale) d’annoncer une grève générale de deux jours les 5 et 6 février de cette semaine. Cette mobilisation tout azimut et de dernière minute fait suite au vote à la Commission de l’enseignement et des affaires culturelle et sociale de la Chambre des conseillers du projet de loi relatif à la grève.
La CDT, l’UNTM, l’ODT, la FSD, l’UMT et la FNE annoncent participer à la grève générale.
A l’issue d’une réunion qui s’est poursuivie jusqu’à tard dans la nuit de vendredi 31 janvier, le projet de loi n°97.15 définissant les conditions et les modalités d’exercice du droit de grève a été adopté par 10 conseillers, tandis que 5 ont voté contre. Dans la foulée, la présidence de la chambre a annoncé le lendemain la programmation d’une séance législative le lundi 3 février pour l’examen et le vote de ce projet de loi organique. Ce texte fait l’objet de contestations de la part des syndicats et de coalitions associatives qui se mobilisent dans ce sprint final.
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« Attaques contre la classe ouvrière »

« Comme l’expérience l’a montré, c’est la lutte, en particulier la grève générale, qui peut renverser les plans de sabotage des acquis sociaux ».
Le Réseau associatif et syndical « Jonctions » pour la défense du droit du travail et des droits des travailleur/ses soutient également cet appel à la grève. « L’ampleur des attaques contre la classe ouvrière, dans tous les secteurs, qui affectent son pain quotidien, ses conditions de travail, sa protection sociale, ses droits syndicaux et, surtout, son droit de grève, exige une démarche militante unifiée qui mobilise les forces et stimule la motivation. Sans une telle démarche, les attaques de l’État et des patrons s’intensifieront à tous les niveaux après que la loi sur la grève leur aura ouvert la voie », indique un communiqué de cette coalition.
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Et d’ajouter : « Comme l’expérience l’a montré, c’est la lutte, en particulier la grève générale, qui peut renverser les plans de sabotage des acquis sociaux et limiter la sévérité de l’exploitation, la détérioration des conditions de vie et l’érosion des libertés syndicales ». Le Réseau Jonction appelle « toutes les forces de lutte ouvrière, y compris les syndicats, les associations et les coordinations… à se joindre à la grève générale et à déployer un maximum d’efforts pour en assurer le succès ». D’ailleurs, le Front Marocain contre les Lois de Grève et de Retraite participe à la grève générale unitaire les mercredi 5 et jeudi 6 février 2025.