Anti-corruption : L’Instance cherche de nouveaux alliés
L’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption(INPPLC) , en partenariat avec le Conseil Économique Social et Environnemental (CESE), ont organisé ce jeudi 05 février à Rabat, un colloque national sur le thème : « L’engagement citoyen et la contribution à la gestion des affaires publiques et à la lutte contre la corruption ». Les détails.

Le colloque a rassemblé des journalistes, des acteurs de la société civile et des responsables de divers secteurs, illustrant ainsi l’engagement partagé quant à l’importance d’un travail institutionnel coopératif, reposant sur la complémentarité et la convergence, pour mener à bien les projets sociétaux.
Baisse de confiance : un frein à la participation citoyenne
« L’intérêt de l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption pour l’engagement citoyen, s’inscrit dans une approche globale visant à endiguer le phénomène de la corruption et à en assécher les sources. L’Instance considère que sa contribution à la promotion de cet engagement est essentielle pour mobiliser les différentes parties prenantes et coordonner leurs efforts », explique Mohamed Bachir Rachdi, président de l’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption (INPPLC).
Pour que l’engagement citoyen devienne une pratique réelle et efficace, il est indispensable de créer un environnement propice basé sur la confiance envers les institutions et les politiques publiques.
Et d’ajouter: « pour que l’engagement citoyen devienne une pratique réelle et efficace, il est indispensable de créer un environnement propice basé sur la confiance envers les institutions et les politiques publiques. Cette confiance dépend en grande partie de la transparence de la gestion publique, de l’intégrité des responsables et de la gouvernance fondée sur la responsabilité et la reddition des comptes. »
Dans ce même contexte, l’Instance souligne que « pour que l’engagement citoyen devienne une pratique réelle et efficace, il est indispensable de créer un environnement propice basé sur la confiance envers les institutions et les politiques publiques. »
Les jeunes constituent la catégorie la moins confiante envers les institutions.
Le président de l’Instance met en évidence deux constats issus des analyses : d’une part, les jeunes constituent la catégorie la moins confiante envers les institutions, exprimant une critique marquée à l’égard des politiques publiques qu’ils jugent inefficaces dans la lutte contre la corruption. D’autre part, malgré cette érosion de la confiance, près de la moitié des Marocains croient encore en la capacité des citoyens ordinaires à influencer la lutte contre la corruption. Ce constat reflète une volonté d’engagement qu’il est essentiel de soutenir et de renforcer afin de restaurer la confiance des citoyens et de valoriser leur rôle dans la réussite des réformes.
Il a ainsi souligné que «Les deux institutions, l’Instance et le Conseil, sont engagées, de par leurs missions, à créer une dynamique sociale visant à mobiliser les ressources et les énergies dont dispose le pays, en vue de contribuer au processus de développement. »
De son côté, le CESE a fait de la prise en compte de la voix des citoyens et de leur écoute attentive un axe central de son action. Il s’efforce de leur permettre d’interagir, de participer aux débats et d’exprimer leurs opinions et propositions sur des thématiques qui les concernent directement.
«Ces sujets font l’objet d’études et de discussions approfondies par le Conseil, dans le cadre de ses missions et de ses compétences, en adoptant une approche basée sur la mobilisation de l’intelligence collective», conclut le président de l’INPPLC.
Comment restaurer l’engagement citoyen ?
La Constitution du Royaume du Maroc prévoit des mécanismes innovants pour favoriser la participation citoyenne, tels que les pétitions, les motions législatives et l’institutionnalisation du dialogue public à l’échelle nationale et territoriale.
Lors de son intervention Ahmed Réda Chami, président du conseil économique, social et environnementale a mis souligné que : «La Constitution du Royaume du Maroc prévoit des mécanismes innovants pour favoriser la participation citoyenne, tels que les pétitions, les motions législatives et l’institutionnalisation du dialogue public à l’échelle nationale et territoriale. Ces dispositifs permettent aux citoyens de s’impliquer dans la création, la mise en œuvre et l’évaluation des politiques publiques, un droit fondamental pour assurer une gouvernance transparente et inclusive».
Chami affirme ainsi que « malgré les avancées, le recours à ces outils participatifs reste limité, en raison de plusieurs contraintes, telles que le manque d’information, la complexité des procédures et une appropriation insuffisante par les acteurs concernés».
Une volonté croissante de participer, est observée particulièrement chez les jeunes. Ces derniers souhaitent jouer un rôle plus actif dans la gestion des affaires publiques, renforcer la transparence des institutions et contribuer à la prise de décisions les concernant directement».
Et d’ajouter: « Toutefois, une volonté croissante de participer est observée, particulièrement chez les jeunes. Ces derniers souhaitent jouer un rôle plus actif dans la gestion des affaires publiques, renforcer la transparence des institutions et contribuer à la prise de décisions les concernant directement».
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) propose plusieurs pistes de développement pour surmonter les obstacles actuels à la participation citoyenne qui visent à faire de cette participation un moteur du changement dans notre société et nos institutions.«Cette vision inclut l’importance de la transparence et de l’adaptation aux spécificités locales, ainsi que le soutien aux initiatives innovantes. Le but est de renforcer la confiance dans les institutions, en veillant à ce que chaque citoyen se sente écouté et pleinement impliqué dans le processus de développement du pays», conclut-t-il.