Reportages, UNE

Kastit : La prison sans procès !

Le procès du blogueur et activiste des droits humains Redouane Kastit se poursuit lentement à Tanger. Le tribunal première Instance de Tanger a reporté le début du procès pour lundi 3 mars. 

Redouane Kastit, blogueur influent à Tanger et figure active des mouvements politiques et civils au Maroc, est en détention préventive depuis un mois à la prison de Tanger à la suite de poursuites judiciaires décidées par le Parquet de la ville. Son procès tarde à démarrer en raison des demandes de reports de ses nombreux avocats qui le soutiennent dans cette épreuve. Il est également soutenu par des défenseurs de droits humains venus de plusieurs villes.

Son procès tarde à démarrer en raison des demandes de reports de ses nombreux avocats. 

Demande de liberté provisoire rejetée 

Le 24 février se tenait une deuxième audience du procès de Kastit. Un sit-in a été tenu devant le siège du palais de justice de Tanger. Des militants ont scandé des slogans en soutien au militant arrêté. Aziz Rhali, président de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) était parmi les représentants de la société civile présents : « L’arrestation de Kastit fait partie de la vague actuelle de poursuites à l’encontre de citoyens exprimant leurs opinions dissidentes », constate-t-il.

Sa défense exige sa poursuite en état de liberté provisoire. Demande rejetée par la cour.

Au niveau du procès, la défense de militant a demandé un deuxième report. Sa défense exige sa poursuite en état de liberté provisoire. Demande rejetée par la cour. Lors de cette deuxième audience, la défense a présenté ses observations pour soutenir et plaider en faveur de Kastit, poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation. 

Le militant, connu pour son soutien en faveur de la cause palestinienne, a nié que ses écrits consacrés à ce sujet contiennent « une quelconque incitation à la haine et qu’il exprime son opinion sur les affaires publiques locales et internationales ». 

Mohamed Karim Mabrouk, avocat au barreau de Tanger et membre de la défense du blogueur Redouane Kastit avait « bon espoir que cette demande soit acceptée car Kastit présente toutes les garanties pour être poursuivi en liberté provisoire ». 

Redouane Kastit, blogueur influent à Tanger et figure active des mouvements politiques et civils au Maroc, fait face à des charges, notamment « l’outrage à des fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions », « l’outrage à une institution organisée », ainsi que « l’incitation à commettre un crime ou un délit par le biais des moyens électroniques », et « l’incitation à la discrimination et à la haine par ces mêmes moyens ». Ces accusations sont fondées sur des articles de loi spécifiques encadrant ces infractions.

Pour rappel, Kastit a été arrêté le mercredi 5 février 2025 par les forces de sécurité à Tanger, avant d’être emmené au siège de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) à Casablanca pour être interrogé. Il a été présenté au procureur du roi près le tribunal de première instance de Tanger le samedi 8 février 2025, qui a décidé de le poursuivre en détention en raison de ses publications.

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