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Culture coréenne au Maroc : Récit d’une passion

Mouad El Andaloussi présente la génération de jeunes marocains qui transforment leur passion en moteur de changement. Parti d’une simple fascination pour les dramas sud-coréens, il est aujourd’hui une référence à Tanger dans l’apprentissage du coréen au Maroc. Récit.

Reportage vidéo Mohamed Nassar (Tanger)

Il y a quelques années, Mouad El Andaloussi, jeune adolescent marocain était curieux la culture coréenne. Aujourd’hui, il est professeur de langue coréenne et président du Club de la Culcture Coréenne et correspondant honoraire du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme de Corée du Sud.

« Vague coréenne » ou Hallyu au Maroc

J’étais fasciné par leur mode de vie, leur langue et leur manière d’interagir.

 « J’ai découvert la culture coréenne à l’âge de 15 ans, en regardant des séries séries à la télévision. J’étais fasciné par leur mode de vie, leur langue et leur manière d’interagir. C’est ainsi que j’ai commencé à apprendre la langue, seul, à l’aide de Google et de YouTube », raconte-t-il.

Déterminé à approfondir ses connaissances, il intègre en 2017 le Korean Foundation Program, où il étudie la langue de manière plus officielle. « Pendant deux ans, j’ai appris seul et en suivant des cours en ligne. J’ai dû surmonter plusieurs obstacles, notamment l’absence de manuels en arabe pour apprendre le coréen. »

« J’ai mis plus de 19 mois à concevoir un livre qui permet aux arabophones d’apprendre la langue avec une méthode claire et adaptée.

Face à ce manque de ressources, Mouad décide de relever un défi audacieux : rédiger le tout premier manuel universitaire d’apprentissage du coréen en arabe. « J’ai mis plus de 19 mois à concevoir un livre qui permet aux arabophones d’apprendre la langue avec une méthode claire et adaptée. L’objectif était que même quelqu’un qui ne connaît rien à la langue coréenne puisse comprendre la prononciation et les structures grammaticales. ».

« L’objectif était que même quelqu’un qui ne connaît rien au coréen puisse comprendre la prononciation et les structures grammaticales.

Le soft-power de la culture coréenne est de notoriété mondiale et traverse tous les continents et cultures. Comme l’écrit l’universitaire Youna Kim au sein de l’American University of Paris : « Depuis la fin des années 1990, la Corée du Sud a émergé en tant que nouveau centre de production de cultures populaires transnationales, exportant ses propres produits médiatiques dans des pays asiatiques comme le Japon, la Chine, Taiwan, Hong-Kong et Singapour », observe-t-elle. Et d’ajouter : « Quant à semblable diffusion de la culture populaire coréenne à l’étranger, on parle de « vague coréenne » ou Hallyu, un terme initialement forgé par les Chinois à la mi-1998 afin de décrire le soudain engouement de la jeunesse chinoise pour les produits culturels coréens. Initiée par l’exportation de « dramas » télévisés, elle englobe maintenant toute une série de produits culturels comme la pop music coréenne (K-pop), les films, le divertissement, les jeux en ligne, les smartphones/tablettes, la mode, la nourriture et le style de vie ». Au Maroc, cette vague coréenne se traduit par les nombreux clubs dans différentes dédiés à cette culture, ainsi que le succès de restaurants proposants des mets coréens. 

« Si vous avez une passion ou un projet, osez faire le premier pas et travaillez sans relâche. Rien n’est hors de portée ».

Pour sa part Mouad poursuit sa passion. Aujourd’hui, Mouad ne se contente pas d’enseigner. Il fait la promotion de cette culture de ce pays asiatique au Maroc. En tant que correspondant honoraire du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme de Corée du Sud, il joue un rôle clé dans la promotion des échanges culturels entre les deux pays. Il a également mis en place une bibliothèque dédiée à l’apprentissage du coréen, une première au Maroc.Le jeune donne ainsi un conseil aux jeunes qui doutent encore : « Ne laissez pas les difficultés vous freiner. Je n’aurais jamais imaginé atteindre ce niveau, mais j’ai cru en moi et j’ai persévéré. Si vous avez une passion ou un projet, osez faire le premier pas et travaillez sans relâche. Rien n’est hors de portée. », conclut-il.

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