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Figuig : « Les habitants refusent la privatisation » 

Depuis neuf mois, les habitants de Figuig continuent de manifester deux fois par semaine pour réclamer le retour à une gestion municipale de l’eau dans leur ville-Oasis. Interview avec Mustapha Brahmi, membre de la coordination locale du Hirak de Figuig.  

«Le Hirak se poursuit sans relâche. Un sit-in a été organisé hier, mais les autorités n’ont pas encore répondu aux revendications de la population concernant la non-privatisation de l’eau», affirme Mustapha Brahmi, membre de la coordination locale du Hirak de Figuig

«Le Hirak se poursuit sans relâche. Un sit-in a été organisé hier, mais les autorités n’ont pas encore répondu aux revendications de la population concernant la non-privatisation de l’eau»

Neuf mois de lutte contre la privatisation de l’eau

Brahmi explique que« la population refuse de renoncer à ses revendications, et continue de lutter contre la privatisation de l’eau et la marginalisation de la région de Figuig dans tous les domaines. Ce Hirak est particulièrement remarquable en raison de la participation notable des femmes. Figuig, étant une oasis, a un lien très fort avec l’eau».

Dans un communiqué récent ,la Coalition marocaine des instances des droits de l’homme et de la Coordination locale pour la défense des questions de l’oasis de Figuig, explique sa solidarité continue et sa communication avec toutes les instances des droits de l’homme, les acteurs civils, syndicaux et politiques, soutient aux habitants,  en  affirmant  leur droit à manifester pacifiquement leurs revendications légitimes, visant à maintenir le service de l’eau en tant que service public et social, à empêcher sa transformation en source de profit, afin de  garantir la durabilité de l’écosystème de l’oasis, son équilibre économique et démographique, ainsi que son patrimoine culturel, tout en préservant le pouvoir d’achat limité des habitants locaux.

«La population continue sa lutte contre la privatisation de l’eau et la marginalisation de la région de Figuig dans tous les domaines».

La même source a souligné les étapes et les caractéristiques de ce mouvement en mettant en lumière la participation massive des habitants, légitimée par leur droit à préserver leurs ressources en eau, héritées de leurs ancêtres. Elle a également insisté sur le caractère pacifique des protestations, qui ont perduré plus de huit mois sans incident notable, ainsi que sur la force et l’intelligence de l’organisation et la persévérance de la coordination locale dans la défense des questions de Figuig.

Dans le même sens, le document souligne les quatre étapes clés de ce Hirak : d’abord, la rupture du bureau directeur avec l’approche participative et le vote controversé en faveur de l’adhésion à la société; ensuite, le combat juridique pour se retirer de la société, incluant un recours auprès du tribunal administratif; puis, l’ouverture aux médias indépendants, aux instances des droits de l’homme et aux acteurs politiques, ainsi que la création de soutiens nationaux et internationaux. Enfin, la période après la démission des membres opposés et la nomination d’un comité intérimaire.

Brahmi affirme de fait à ENASS, la crainte de la population que la société chargée de la gestion de l’eau, n’impacte la gestion traditionnelle à laquelle elle est habituée depuis des années, même si l’on assure que l’eau d’irrigation ne sera pas affectée.

«L’eau de Figuig appartient à la population et n’est pas à vendre. Depuis de nombreuses années, la population a su gérer ses ressources en eau et de manière efficace».

«L’eau de Figuig appartient à la population et n’est pas à vendre. Depuis de nombreuses années, la population a su gérer ses ressources en eau de manière efficace, malgré les contraintes et la rareté,  en conséquence elle possède une grande expérience dans ce domaine», conclut-t-il.

Dans son récent communiqué la coalition renouvelle son appel à« la libération de l’activiste des droits de l’homme Mohamed Brahmi, connu sous le nom de « Movo », à l’abandon des poursuites contre lui et l’activiste Fatima Zaid, à l’arrêt de la détention politique avec la libération immédiate de tous les détenus politiques, de tous les prisonniers d’opinion, de tous les journalistes, de tous les défenseurs des droits de l’homme,  les opposants à la normalisation,  les  blogueurs,  les militants des mouvements de protestation sociale, en particulier les détenus du hirak du Rif».


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