Conseil de la presse : La FMEJ appelle à mettre fin à la gestion provisoire
La troisième session du Conseil national fédéral de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) a dressé un diagnostic critique du secteur de la presse et a rappelé son cahier revendicatif autour de deux mots : gestion démocratique et transparence du système d’aide publique.
Le Conseil national fédéral de la FMEJ s’est tenue, samedi 2 novembre 2024 à Rabat, en présence des membres de toutes les régions du pays. Des invités et observateurs, émanant de toutes les structures de la Fédération, y ont également pris part. Plusieurs points ont été abordés par les participants en lien avec l’état d’un secteur « en grande difficulté ».
Situation anticonstitutionnelle
« Nous réitérons notre regret quant au sort qui a été réservé à l’instance d’autorégulation de la profession, devenue aujourd’hui une instance provisoire ».
« Nous réitérons notre regret quant au sort qui a été réservé à l’instance d’autorégulation de la profession, devenue aujourd’hui une instance provisoire, ce qui, comme nous l’avons dit dès le premier jour, est en contradiction avec l’article 28 de la Constitution du Royaume », indique le communiqué final de cette instance professionnelle, dont ENASS.ma est nouvellement membre. La FMEJ appelle de tous ses vœux « à sauver notre pratique professionnelle nationale et faire triompher la loi et les dispositions claires de la Constitution ».
« Le ministère de la Culture se place du côté de ceux qui veulent perpétuer la situation du provisoire et entraîner toute la profession vers l’inconnu, entravant ainsi le débat réel ».
Cette organisation professionnelle créée en 2005 et comptant plusieurs médias nationaux et régionaux adresse aussi ses critiques au ministère de la Culture, en charge de la communication : « Quant au ministère chargé du secteur, la Fédération considère que son rôle est essentiel pour imposer le respect de la loi à tous, préserver l’image du Royaume, ses institutions et sa Constitution », poursuit la FMEJ. Et d’ajouter : « Il est tenu d’appeler au dialogue avec toutes les organisations professionnelles représentatives et d’encourager la coopération entre elles. À défaut, il se place du côté de ceux qui veulent perpétuer la situation du provisoire et entraîner toute la profession vers l’inconnu, entravant ainsi le débat réel sur les enjeux fondamentaux posés aujourd’hui à la profession, au secteur et au pays ». Il est utile de rappeler que le ministre actuel, Mehdi Bensaid a opté à réduire le dialogue interprofessionnel dans les différents chantiers en cours, notamment l’architecture du nouveau système d’aide publique.
Critiques au système d’aide publique
S’agissant du soutien public, la FMEJ fait le constat suivant : « Personne, aujourd’hui dans la profession, ne sait clairement et officiellement ce que le gouvernement et son ministère en charge du secteur préparent, et comment comptent-ils passer du versement direct des salaires à un nouveau système légal de soutien public ».
C’est la première fois qu’un système de soutien public est en cours d’élaboration sans aucune concertation avec les organisations d’éditeurs de journaux, « dont la FMEJ, qui a été un partenaire des autorités publiques dans tous les programmes et réformes du secteur depuis plus de vingt ans », souligne cette instance présidée par Mahtat Rakkas, éditeur d’Al Bayane et Bayane Al Yaoum.
Aujourd’hui, le décret relatif au soutien a été émis par le gouvernement et approuvé sans aucune concertation préalable avec les professionnels.
Aujourd’hui, le décret relatif au soutien a été émis par le gouvernement et approuvé sans aucune concertation préalable avec les professionnels. « Or il comporte un certain nombre de dispositions étranges et inéquitables, sur lesquelles nous nous sommes prononcés. Aujourd’hui encore, les détails de l’arrêté ministériel annexé au décret sont également préparés sans dialogue ni concertation préalable », poursuit la FMEJ dans sa missive publique.
Revendications professionnelles
Dans son long communiqué, la FMEJ a rappelé son cahier revendicatif qui est en écho à la crise aux multiples facettes dans la profession. La FMEJ a appelé à remettre à plat le système technique d’octroi des cartes professionnelles, en raison des difficultés pratiques rencontrées en 2024.
La FMEJ appelle surtout « le ministère de tutelle et le gouvernement à changer de méthode de travail, à penser non pas aux intérêts égoïstes de certains individus, mais à l’intérêt de la profession ».
La FMEJ appelle surtout « le ministère de tutelle et le gouvernement à changer de méthode de travail, à penser non pas aux intérêts égoïstes de certains individus, mais à l’intérêt de la profession ». Le communiqué s’est intéressé dans de longs passages à la situation des entreprises de presse régionale.
« Pour les entreprises de presse régionale et les petites entreprises, il est aujourd’hui crucial de réfléchir, au niveau du ministère et des institutions concernées, à l’élaboration d’une approche consensuelle pour résoudre de manière réaliste l’accumulation des dettes envers la CNSS et l’administration des impôts », exige la FMEJ.
Enfin, l’organisation professionnelle insiste pour « mettre en place des programmes de soutien public au niveau régional, en concertation avec les professionnels concernés, ainsi que des mesures incitatives de la part des annonceurs privés et des organisateurs d’événements et d’activités promotionnelles dans les régions ».