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Au Mellah de Marrakech, les sionistes exploitent la tragédie

Place du Mellah, le marché des épices a rouvert ses portes aux clients et touristes.

Au quartier juif de Marrakech, des groupes sionistes tentent d’exploiter la situation des populations sinistrées pour mener leur propagande. Reportage.

Le quartier est devenu dangereux. Plusieurs ruelles, toujours ouvertes, menaçant ruine.

Place du Mellah, le marché des épices a rouvert ses portes aux clients et touristes. Autour de la place, des familles ont créé des campements de fortune pour s’abriter du soleil, en attendant un jour meilleur. « Nous refusons de partir de notre quartier. Nous voulons des garanties avant de partir », nous déclare Malika, une des habitantes de ce quartier de la médina de Marrakech, parmi les plus touchés par le séisme du 8 septembre. En attendant, ces familles paupérisées font face à la voracité de quelques « donateurs » qui viennent photographier les personnes aidées, notamment quelques organisations sionistes.

Autour de la place, des familles ont créé des campements de fortune pour s’abriter du soleil.

Sandwich sioniste contre photographie 

Les Israéliens commencent la distribution dans une désorganisation totale.

Dans ce haut lieu touristique, à quelques mètres du Palais Bahia, les résidents de ce quartier fortement endommagé ne veulent pas quitter les lieux. « Nous sommes partis nous enregistrer ce matin auprès de l’autorité locale pour déclarer les pertes matérielles dans nos maisons, mais je reste sur place », annonce-t-elle. Sur place, les familles attendent de recevoir des médicaments et de l’aide. Pour le moment, l’autorité locale a mobilisé les forces de l’ordre uniquement pour surveiller de près ces personnes sans toit. 

Du côté de l’autorité locale, l’objectif est « d’assurer le déplacement de ces personnes vers le centre qui leur est dédié. La moitié est déjà partie au centre. Les autres finiront par partir », nous explique une responsable de l’autorité sur place. 

Au moment de notre présence, un triporteur s’arrête à la place. L’engin transporte trois cartons de sandwichs. Un groupe d’Israéliens identifiables à leurs t-shirts estampillés « Tous avec le Maroc » en hébreu. Il entre en discussion avec les habitants. Une personne de ce groupe entame une discussion avec un père de famille qui lui expose sa situation, le tout sous les caméras du groupe de sionistes. Par la suite, le groupe commence la distribution de ces trois cartons « d’aide » dans une désorganisation totale, créant une hystérie parmi les habitants sans toi. 

Une personne de ce groupe entame une discussion avec un père de famille qui lui expose sa situation.

Les Marocains s’arrachent de miséreux sandwichs.

L’autorité locale regarde la scène de loin. Quelques agents d’autorité interviennent pour calmer les esprits. Le flash de la photographe accompagnant le groupe d’Israéliens crépite. Les Marocains s’arrachent de miséreux sandwichs. Des frites par terre sont ramassées par des habitants pris dans cette scène.

 « C’est mission accomplie pour les Israéliens : Ils ont obtenu leur matériel de propagande » 

C’est mission accomplie pour les Israéliens : Ils ont obtenu leur matériel de propagande. Les habitants ont perdu une nouvelle partie de leur dignité dans cette scène. Les représentants de l’autorité tournent le dos, ils préfèrent regarder ailleurs avec une passivité déconcertante. Ils ont un temps de répit concernant les vrais enjeux : l’aide durable, l’hébergement digne et la reconstruction. 

Une restauration en question

Ces personnes « ne devraient pas se trouver sur la place publique, ils doivent quitter bientôt ces lieux ».

Les résidents de ce quartier fortement endommagé ne veulent pas quitter les lieux.

La centaine de familles refuse de quitter la grande place du Mellah pour se rendre dans les centres d’hébergement d’urgence mis en place par la ville de Marrakech. Le quartier est devenu dangereux. Plusieurs ruelles toujours ouvertes menacent ruine. Sur les lieux, les habitants attendent des tentes. Pour l’autorité locale, ces personnes « ne devraient pas se trouver sur la place publique, ils doivent quitter bientôt ces lieux ». 

Les familles rencontrées sont encore sous le choc : « Nous avons tout perdu. On se remet à Dieu », lance Habiba qui souhaite clore la discussion : « Se rappeler ce maudit jour me donne encore la migraine ». Sa voisine enchaîne : « Nous nous remettons encore de nos émotions de la nouvelle secousse du matin du 14 septembre ». Une autre glisse optimiste : « Grâce à André Azoulay notre quartier devra être restauré », en référence au Mellah, quartier historique des juifs de Marrakech.  Pourtant ce quartier avait bénéficié d’une restauration des magasins et des maisons. « C’était que cosmétique. Regardez le résultat, rien n’a tenu », s’indigne un jeune résident du quartier. 

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