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A Figuig: Combat des habitants contre la privatisation de l’eau 

Depuis plus de deux mois, la ville de Figuig connaît des manifestations massives, avec des sit-in et des actions pacifiques,où les habitants sont tous impliqué. Attac Maroc réagit à cette situation. En voici les éléments clés.

Les habitants de Figuig expriment leur opposition à la décision du Conseil communal de confier la gestion de l’approvisionnement en eau à la Société anonyme « Groupe Al-Sharq distribution » à travers des manifestations, comprenant des grèves générales en signe de protestation.

Lutte contre la privatisation de l’eau

La population locale a développé des connaissances et des techniques uniques pour une distribution équitable et durable de l’eau, contribuant ainsi à sa préservation.

Dans un communiqué, ATTAC Maroc indique que les ressources en eaux souterraines occupent une place centrale dans la vie quotidienne, jouant un rôle crucial dans les activités agricoles, dont l’élevage, et en assurant l’approvisionnement en eau potable pour tous les habitants. Au fil des siècles, la population locale a développé des connaissances et des techniques uniques pour une distribution équitable et durable de l’eau, contribuant ainsi à sa préservation. 

ATTAC souligne ainsi que c’est le processus de transfert du secteur de la gestion de l’eau potable de la ville de Figuig au « Groupe Al-Sharq Distribution »qui  fait suite à la loi 83.21,  et qui prévoit la création d’entreprises régionales multiservices dans toutes les régions du Maroc en leur fournissant des services de distribution d’eau potable, d’électricité, d’assainissement liquide et d’éclairage public ». 

Et d’ajouter : « Malgré les affirmations et les propos « rassurants » des responsables, surtout après le déclenchement des protestations, selon lesquelles « ces transferts ne constitueraient  pas des opérations de privatisation », la loi en elle-même stipule explicitement dans son troisième article qu’« une entreprise peut ouvrir son capital au secteur privé, à condition que, dans les cas envisagés, la contribution de l’État ne serait pas inférieure à 10%. ». 

« Cette loi traduit la tendance des dirigeants vers une privatisation accrue et un libéralisme économique».

Dans le même sens, elle rappelle que cette loi stipulerait également que les entreprises régionales auraient accès gratuitement à toutes les installations et équipements liés aux services de base, notamment la distribution d’eau, d’électricité et de l’assainissement liquide. 

Ainsi, ATTAC exprime sa solidarité totale envers les habitants de Figuig qui luttent pour la préservation  de leurs ressources en eau face aux processus de transfert et de privatisation déguisés.  

De plus, elle condamne fermement « la loi qui légitime les processus de transfert et de privatisation, mettant en lumière leur échec manifeste après plus de 25 ans d’expérience dans des villes telles que Casablanca, Rabat, Tanger et Tétouan, avec des impacts désastreux sur les plans financiers, sociaux  et environnementaux». 

« Cette loi traduit la tendance des dirigeants vers une privatisation accrue et un libéralisme économique, alors que certaines villes mondiales se réorientent vers une gestion collective locale, notamment dans le domaine des services d’eau ». 

Enfin, elle appelle les citoyens et les organisations à tirer des enseignements de la lutte des habitants de Figuig, encourageant la multiplication des coordinations locales pour s’opposer aux transferts et exiger une gestion collective, participative et décentralisée sous contrôle populaire pour ces services vitaux. 

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