VIH/SIDA : Comment briser les stéréotypes ?
L’Association de lutte contre le sida (ALCS) lance une initiative pour sensibiliser sur l’importance de la couverture professionnelle et équilibrée autour de cette maladie, encore marquée par la stigmatisation sociale et la désinformation. Les détails.
Une conférence a été tenue le 12 septembre à Rabat pour dévoiler les grandes lignes de cette initiative qui s’inscrit dans les efforts de sensibilisation des populations les plus exposées et du grand public. L’ALCS a contribué, avec d’autres ONG, à sortir de leur isolement les personnes séropositives dans les années 90-2000. Aujourd’hui, les enjeux de la sensibilisation du grand public se sont multipliés avec la profusion de discours d’un côté et de l’autre, l’invisibilisation de la maladie et ses nouveaux défis sanitaires, de prise en charge tout au long de la vie.
Lutter contre stigmatisation
Cette rencontre a souligné l’importance de diffuser correctement les informations sur la prévention du VIH/SIDA, les médias étant la principale source d’information pour le public. Le risque lié à la transmission d’informations erronées ou stéréotypées rend crucial pour les journalistes d’adopter une approche professionnelle, précise et rigoureuse dans le traitement de ce sujet.
« Le traitement médiatique du VIH est important, car la manière dont il est présenté dans les médias influence directement la perception du public »
Mehdi Karkouri, président de l’Association de lutte contre le sida (ALCS).
« Le traitement médiatique du VIH est important, car la manière dont il est présenté dans les médias influence directement la perception du public. Si des messages négatifs continuent d’être véhiculés, or ces discours de ne reflètent plus réalité actuelle. Aujourd’hui, des traitements sont disponibles dans les hôpitaux marocains, et une personne séropositive peut commencer une prise en charge qui peut la rendre non-contagieuse », explique Mehdi Karkouri, président de l’Association de lutte contre le sida (ALCS).
« Ce changement dans la réalité vécue du VIH n’est pas toujours reflété dans les mentalités, et c’est là que les médias jouent un rôle essentiel pour corriger les idées reçues. »
Il ajoute : « Ce changement dans la réalité vécue du VIH n’est pas toujours reflété dans les mentalités, et c’est là que les médias jouent un rôle essentiel pour corriger les idées reçues. »
Selon les estimations du ministère marocain de la Santé, environ 20 000 à 21 000 personnes vivent avec le VIH, dont la majorité est consciente de leurs situations et reçoivent les traitements nécessaires. Toutefois, près de 20 % des personnes infectées ignorent qu’elles portent le virus, ce qui les exposent au risque de transmettre le virus à d’autres sans le savoir.
Environ 20 000 à 21 000 personnes vivent avec le VIH, dont la majorité (80%) est consciente de son état et reçoit les traitements nécessaires.
Dans le même contexte, les organisateurs de la conférence ont souligné l’importance d’une couverture médiatique qui aborde le VIH/SIDA non seulement sous l’angle de la prévention, mais également du traitement, « avec objectivité et transparence ».
De plus, les organisateurs ont appelé à l’utilisation des outils et des technologies modernes pour couvrir la question du VIH/SIDA, tout en respectant les droits humains des personnes atteintes.
Ainsi, lors de la conférence, la création d’un Prix destiné aux journalistes abordant la thématique de la sensibilisation au VIH/SIDA avec rigueur et professionnalisme a été annoncée, une initiative visant à encourager « des pratiques médiatiques responsables ».