BDS Maroc exige la libération d’Ismail Lghazaoui
Lundi 6 janvier, depuis les locaux de l’Association Marocaine des Droits de l’Homme (AMDH) à Rabat, le mouvement BDS Maroc a organisé un point de presse en présence de la famille et de la défense du militant Ismail Lghazaoui. Les détails.
Lors de ce point de presse, un appel a été lancé pour intensifier la campagne de soutien au militant, condamné à un an de prison pour son opposition à la normalisation entre le Maroc et l’État sioniste. La défense, la famille, ainsi que les membres du BDE ont témoigné au sujet de ce procès.
Un procès au nom de la solidarité avec la Palestine
« À l’heure où tous les efforts devraient se concentrer sur la fin du génocide à Gaza, isoler le projet sioniste génocidaire et juger ses responsables pour crimes de guerre, Ismail Lghazaoui incarne le courage et la détermination d’un devoir humain urgent : soutenir la juste cause palestinienne », a déclaré Saida Elouallous membre du BDS Maroc devant une audience attentive.
« À l’heure où tous les efforts devraient se concentrer sur la fin du génocide à Gaza, isoler le projet sioniste génocidaire et juger ses responsables pour crimes de guerre, Ismail Lghazaoui incarne le courage et la détermination d’un devoir humain urgent : soutenir la juste cause palestinienne».
Saida Elouallous, membre du BDS Maroc.
Elouallous a également dénoncé l’intensification de la répression contre les mouvements de solidarité avec la Palestine au Maroc. « Manifestations interdites, rassemblements réprimés, activistes condamnés : la coopération croissante entre le Maroc et l’État sioniste se traduit par une politique de répression accrue». Elle a ainsi rappelé la condamnation récente de treize militants ayant participé à une action de boycott contre Carrefour.
« Ismail Lghazaoui symbolise aujourd’hui la stratégie visant à criminaliser la solidarité avec la Palestine et la lutte contre la normalisation ».
« Ismail Lghazaoui symbolise aujourd’hui cette stratégie qui vise à criminaliser la solidarité avec la Palestine et la lutte contre la normalisation », a conclu l’activiste, appelant à une mobilisation massive pour sa libération et le soutien au peuple palestinien.
Lors de ce point de presse, la famille d’Ismaël et ses proches ont exprimé leur indignation face à une décision qu’ils jugent injuste.
«Nous sommes ici pour dénoncer la condamnation d’Ismail. Nous avons pris sa défense parce que nous croyons fermement en son innocence. Ce qui a été présenté devant le tribunal montre clairement qu’il n’a commis aucun acte répréhensible. Cette condamnation est extrêmement sévère, et nous espérons que la Cour d’appel rectifiera ce jugement en le libérant», a déclaré Me Kendil, un de ses avocats.
«Ismail a été condamné pour avoir exprimé son soutien à la Palestine, un acte humanitaire et non un crime. Ce qu’il a fait, des milliers de Marocains l’ont également fait à leur manière, face au génocide perpétré par les forces sionistes».
Me Kendile
Me Kendile souligne ainsi que l’engagement d’Ismail s’inscrit dans un élan partagé par une grande partie des Marocains «Nous sommes présents aujourd’hui pour réaffirmer notre totale solidarité avec Ismail. Il a été condamné pour avoir exprimé son soutien à la Palestine, un acte humanitaire et non un crime. Ce qu’il a fait, des milliers de Marocains l’ont également fait à leur manière, face au génocide perpétré par les forces sionistes. Ismail n’a fait qu’exprimer sa solidarité pacifique, et cela ne mérite pas une telle peine », a-t-il expliqué.
La famille d’Ismail, visiblement bouleversée, a livré son témoignage marqué par l’injustice ressentie. Sa mère, Fatiha Haidara, a pris la parole : «C’est la première fois que nous vivons une telle épreuve, et c’est terriblement compliqué. Nous avons élevé notre fils dans l’amour de la cause palestinienne. Quand il a trouvé un mouvement, le BDS, où il pouvait exprimer cet engagement, il s’y est impliqué. Jamais nous n’aurions imaginé qu’il serait arrêté pour cela».
L’État étouffe sa jeunesse, une jeunesse libre qui rêve de dignité et de justice. Ces jeunes devraient être honorés pour la belle image qu’ils donnent du pays.
mère d’Ismail Lghazaoui.
Elle poursuit, émue : «Nous avions l’espoir qu’il serait libéré et reconnu innocent, mais le verdict nous a profondément choqué : un an de prison, est une condamnation très dure. L’État étouffe sa jeunesse, une jeunesse libre qui rêve de dignité et de justice. Ces jeunes devraient être honorés pour la belle image qu’ils donnent du pays».
La mère d’Ismaïl a exprimé son souhait ardent : «Nous espérons sa libération rapide», a-t-elle déclaré, les yeux embués de larmes. Elle a conclu en adressant une pensée aux prisonniers et otages palestiniens : «Je rends également hommage à ceux qui endurent des conditions inhumaines, des conditions qu’on ne peut même pas imaginer dans les prisons sionistes».
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Pour rappel, membre actif de l’initiative Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) au Maroc, Ismail Lghazaoui avait participé à un sit-in devant le port de Tanger Med pour protester contre l’accostage d’un navire suspecté de transporter des armes à destination d’Israël. Il a été condamné le 10 décembre 2024 à un an de prison ferme et à une amende de 5 000 dirhams marocains pour « incitation à commettre des crimes et délits par voie électronique ».