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INSAF : Les droits des mères célibataires au cœur du débat

L’association INSAF a organisé, ce jeudi 23 janvier, une journée d’étude réunissant des experts et acteurs sociaux du Maroc, de Tunisie et d’Égypte. Cette rencontre a permis d’explorer les défis communs auxquels sont confrontées les mères célibataires dans ces trois pays, tels que la stigmatisation sociale, les obstacles juridiques et les difficultés socio-économiques. Les détails…

Ce séminaire s’inscrit dans le contexte de la réforme du code de la famille au Maroc  qui marque un tournant majeur dans la protection des droits des mères célibataires et de leurs enfants. 

Meriem Othmani, présidente de l’association Insaf, a ouvert la journée d’étude en revenant sur les réalisations de l’organisation, qui œuvre depuis 25 ans pour l’autonomisation des mères célibataires. 

«À ce jour, Insaf a soutenu plus de 12.000 femmes, offrant un accompagnement juridique et médical pour les aider à reconstruire une vie stable et digne.

«À ce jour, Insaf a soutenu plus de 12.000 mères célibataire , offrant un accompagnement juridique et médical pour les aider à reconstruire une vie stable et digne. En 2024, près de 1.000 femmes ont été accueillies et 4.800 prestations ont été réalisées, incluant des déclarations d’état civil, des actes de mariage et la reconnaissance de paternité», affirme-telle.

En 2024, près de 1.000 femmes ont été accueillies et 4.800 prestations ont été réalisées, incluant des déclarations d’état civil, des actes de mariage et la reconnaissance de paternité

Et d’ajouter :« C’est un séminaire sur la mère célibataire, où il y a des associations étrangères et du MENA. Nous tenons à expliquer ce que nous faisons au sein de l’association Insaf, que ce soit dans le volet d’autonomisation, mais aussi pour régler tous les problèmes juridiques des femmes, comme obtenir une carte d’identité nationale, enregistrer les bébés, ou trouver le mari ou la maille, si cela est possible. »

« Nous avons pu réaliser plus de 4800 prestations, car nous recevons plus de mille femmes par an 

« Nous avons pu réaliser plus de 4800 prestations, car nous recevons plus de mille femmes par an, et avec des anciennes associées qui reviennent parfois quand elles ont besoin de nous. Nous résolvons ces problèmes, nous les soignons, et nous faisons les prestations médicales. Ensuite, nous prenons soin des bébés et nous économisons les femmes en leur offrant des formations et des outils pour qu’elles puissent travailler », affirme la présidente d’Insaf.

Othmani a également attiré l’attention sur la problématique de l’abandon des enfants par peur de la stigmatisation sociale ou des sanctions légales, soulignant l’urgence de sensibiliser et de réformer pour mieux protéger ces femmes et leurs enfants.

Les participants ont mis en avant la réforme du code de la famille engagée par le Maroc en 2022, qui a marqué des progrès significatifs pour la reconnaissance des droits des mères célibataires et de leurs enfants. Toutefois, ils ont souligné les défis juridiques qui restent à relever pour une meilleure protection.

Parmi les questions centrales, la problématique de la paternité et de la filiation reste particulièrement complexe. « Bien que la reconnaissance de la paternité puisse être établie grâce à la preuve par ADN, celle-ci ne confère pas automatiquement le droit à la filiation. Cette lacune constitue une violation de l’article 32 de la Constitution marocaine, qui exige de l’État qu’il assure une égale protection juridique et morale à tous les enfants, indépendamment de leur situation familiale».

« Le préambule du code de la famille réaffirme par ailleurs la volonté de protéger le droit des enfants à la reconnaissance de leur paternité, même en cas de mariage non formalisé pour des raisons de force majeure. Le tribunal est habilité à s’appuyer sur divers éléments de preuve pour établir la filiation. Toutefois, ces dispositions demeurent insuffisantes pour éradiquer les discriminations subies par les enfants nés hors mariage», explique l’association.

Cette journée a permis d’explorer les expériences du Maroc, de la Tunisie et de l’Égypte, en mettant en lumière les défis partagés et les particularités des mères célibataires, tout en ouvrant des perspectives pour une coordination régionale durable en faveur de ces femmes et de leurs enfants.

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