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Migrants disparus : Commémor’Action à Oujda

À l’occasion de la Journée mondiale de Commémor’Action pour les mort.e.s, disparu.e.s et les victimes de disparitions forcées en mer et aux frontières qui coïncide avec le 6 février, l’Association marocaine d’aide aux migrants en situation vulnérable (AMSV) alerte sur le sort des détenus, prisonniers et disparus sur les routes migratoires. Les détails.

L’AMSV dénonce le transfert de plusieurs détenus marocains candidats à la migration vers des prisons éloignées, en violation des normes internationales et des principes éthiques.

L’AMSV dénonce « des pratiques récentes des autorités algériennes, notamment la Direction générale de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion en Algérie, qui a procédé, la semaine dernière, au transfert de plusieurs détenus marocains candidats à la migration vers des prisons éloignées, en violation des normes internationales et des principes éthiques ».

« Selon les informations recueillies par l’association, de nombreux détenus ont été déplacés de prisons comme celle de Rochi à Oran vers d’autres établissements pénitentiaires, notamment à Ghardaïa (dans le sud), Guelizane, Laghouat, Bouira et Tiaret. Certains prisonniers ont même subi jusqu’à cinq transferts en moins de huit mois », souligne l’AMSV.

Des familles dans l’attente et la douleur


Alors que l’association et les familles espéraient des nouvelles positives qui soulageraient leur souffrance, la situation ne cesse de s’aggraver. 

« Les familles souffrent en silence, rongées par une immense douleur liée à la détention de leurs proches, de jeunes Marocains emprisonnés en Algérie ».

« Les familles souffrent en silence, rongées par une immense douleur liée à la détention de leurs proches, de jeunes Marocains emprisonnés en Algérie. Ces derniers se trouvent dispersés dans divers centres de détention et prisons, accusés en vertu de la loi 08-11. Certains sont en attente de jugement ou purgent leurs peines, souvent pour des activités légales comme la peinture, la menuiserie ou la maçonnerie avant leur arrestation, tandis que d’autres, en quête d’un avenir meilleur, sont tombés dans les filets de réseaux de trafic de migrants », explique la même source.

 «Ces jeunes, victimes de fausses promesses d’une migration vers l’Europe via les côtes algériennes, ont fini par se retrouver emprisonnés, arrêtés dans des centres de rétention ou traduits en justice sous des chefs d’accusation lourds».

Et d’ajouter : « Ces jeunes, victimes de fausses promesses d’une migration vers l’Europe via les côtes algériennes, ont fini par se retrouver emprisonnés, arrêtés dans des centres de rétention ou traduits en justice sous des chefs d’accusation lourds : « traite d’êtres humains », « blanchiment d’argent », « migration illégale », « formation de gangs » ou « séjour irrégulier sur le territoire algérien ».

Exigence d’une intervention humanitaire


L’association rappelle qu’elle a déjà « adressé deux lettres au Président algérien pour solliciter une réduction des peines sévères infligées aux détenus marocains et un éventuel pardon général. Une mesure pourrait offrir une lueur d’espoir et apaiser la douleur des familles ».

Elle souligne également que les récents transferts de prisonniers violent les règles internationales, notamment les « Règles Nelson Mandela » des Nations Unies pour le traitement des détenus. «Ces pratiques ignorent les droits des prisonniers à informer leurs familles et avocats, ainsi que les protocoles diplomatiques et sociaux, compliquant davantage la communication entre les familles et leurs proches détenus».
À travers cet appel, l’association appelle le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Afrique du Nord et d’autres organisations humanitaires régionales et internationales à intervenir dans le respect de leurs prérogatives.

« L’objectif est de garantir le maintien des liens familiaux et sociaux des détenus et d’alléger la souffrance des mères et familles confrontées à des conditions aussi difficiles que celles vécues par leurs enfants en détention », souligne l’AMSV.Enfin, elle appelle à « une résolution pacifique et humaine de cette situation, en espérant que ces jeunes puissent retrouver leur famille prochainement ».

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