Reportages, UNE

À Marrakech, une marche dénonce le népotisme du gouvernement 

La ville de Marrakech a connu le dimanche matin, 9 février, une marche à l’appel de l’Association marocaine pour la protection des deniers publics (AMPF). Les détails. 

« L’argent du peuple est parti où ? Il est à Panama et a été gaspillé dans les fêtes des riches » ou encore : « Wahya, wahya, wahya, wahya…Ce gouvernement est une Mafia ».  Ce sont parmi les slogans scandés lors de cette manifestation à Marrakech. Ils étaient quelques 1000 manifestants à avoir rallier Marrakech pour dénoncer l’état de corruption dans le pays. En majorité issus des différents courants de la gauche notamment de la Fédération de la gauche démocratique et ses différentes associations. Ces participants ont répondu à l’appel de l’AMPF. 

« L’argent du peuple est parti où ? Il est à Panama et a été gaspillé dans les fêtes des riches ». 

Sinistrés du séisme et de la corruption

Des citoyens affectés par le tremblement de terre du Grand Atlas ont participé à la marche, exprimant leur mécontentement face à la gestion du dossier de reconstruction. 

Des citoyens affectés par le tremblement de terre du Grand Atlas ont participé à la marche, exprimant leur mécontentement face à la gestion du dossier de la reconstruction dans les zones touchées par le séisme. Des habitants de trois provinces (Taroudant, Al Haouz et Chichaoua) ont marché dans les artères de Marrakech. Ils contestent « une procédure entachée d’irrégularités qui les ont empêchés de bénéficier de leur droit à un logement décent », ainsi que leur demande aux autorités locales d’enlever les tentes qui les abritent actuellement avant d’achever la construction ou la rénovation de leurs maisons. 

« Zéro pointé pour le gouvernement » 

Les manifestants ont brandi des slogans dénonçant « la politique du gouvernement dans sa gestion des affaires publiques et des dossiers importants du pays » notamment le dossier des sinistrés du tremblement de terre du Grand Atlas. Les manifestants ont également brandi le signe du zéro face au gouvernement pour exprimer clairement leur mécontentement à l’égard de sa politique.

« Cette marche est venue pour dénoncer la corruption et la rente qui rongent la vie publique des citoyens ». 

Dans une déclaration pour ENASS.ma, Mohamed El Ghalloussi a indiqué que « cette marche est venue pour dénoncer la corruption et la rente qui rongent la vie publique des citoyens », soulignant la nécessité « de poursuivre les pilleurs de fonds publics et de préserver ce droit pour les associations de la société civile », insiste l’avocat et défenseur de droits humains. Ce droit est désormais menacé par le projet de Code de procédure pénal qui vise à restreindre la constitution des associations en tant que partie civile. 

El Ghalloussi a exprimé son « mécontentement face à la tendance du gouvernement actuel à restreindre les associations civiles qui se préoccupent de la protection des fonds publics, ainsi qu’au fait que le ministère public est empêché d’engager des poursuites judiciaires contre les voleurs de fonds publics ». 

Risque de verrouiller l’enquête publique

Le gouvernement actuel a publié le projet du Code de procédure pénale, dont l’article 3 stipule que « les enquêtes et l’action publique relatives aux infractions portant atteinte aux fonds publics ne peuvent être menées qu’à la demande du procureur général près la Cour de cassation en sa qualité de chef du ministère public, sur saisine du Conseil supérieur de la comptabilité ou sur demande accompagnée d’un rapport de l’Inspection générale des finances, de l’Inspection générale de l’administration territoriale ou des Inspections générales des ministères ou services concernés ou sur saisine de l’Autorité nationale pour l’intégrité, la prévention et la lutte contre la corruption ou de tout organisme expressément habilité par la loi », ce qui interdit aux associations de défense des deniers publics d’introduire de telles enquêtes.

 L’article stipule également que « le ministère public compétent peut mener des enquêtes et engager d’office l’action publique pour les infractions susmentionnées en cas de flagrant délit » ; une exigence que la même association considère comme « une double complication de la procédure », que les protecteurs des fonds publics considèrent comme une main lourde du ministère public à l’encontre des voleurs de fonds publics.

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