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Redouane Kastit : Procès de la solidarité avec Palestine

Le procès du blogueur et activiste des droits humains Redouane Kastit a démarré à Tanger. Poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation, l’affaire soulève des questions cruciales sur la liberté d’expression au Maroc. Son avocat, Me Mohamed Karim Mabrouk, revient pour Enass sur les détails du procès.

Texte Imane Bellamine , Photos et Vidéo Mohamed Nassar

Me Mohamed Karim Mabrouk, avocat au barreau de Tanger et membre de la défense du blogueur et journaliste Redouane Kastit, a assisté lundi 10 février à l’ouverture du procès au Tribunal de première instance de Tanger. Lors de cette première audience, la défense a présenté ses observations pour soutenir et plaider en faveur de Kastit, poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation.

Lourdes chefs d’accusation

Redouane Kastit, blogueur influent à Tanger et figure active des mouvements politiques et civils au Maroc, fait face à des charges, notamment « l’outrage à des fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions », « l’outrage à une institution organisée », ainsi que « l’incitation à commettre un crime ou un délit par le biais des moyens électroniques », et « l’incitation à la discrimination et à la haine par ces mêmes moyens ». Ces accusations sont fondées sur des articles de loi spécifiques encadrant ces infractions.

Lors de cette audience, la défense a plaidé en faveur du droit de l’accusé à un procès équitable, soulignant que toutes les garanties d’un procès juste et effectif étaient réunies. Me Mabrouk a « insisté sur le fait que Kastit pouvait comparaître en liberté, considérant la détention comme une mesure exceptionnelle qui devrait être levée si les garanties légales sont respectées ».

L’affaire est perçue comme un véritable test pour la liberté d’expression au Maroc, dans un contexte où le pays traverse une période délicate marquée par des tensions sur cette question

« L’affaire est perçue comme un véritable test pour la liberté d’expression au Maroc, dans un contexte où le pays traverse une période délicate marquée par des tensions sur cette question. La défense a rappelé que des instances internationales surveillaient de près les procès impliquant des blogueurs, journalistes et activistes, poursuivis en raison de leur expression », explique Me Mabrouk.

Redouane Kastit utilisait ses plateformes, notamment Facebook, pour aborder des sujets d’actualité, avec un accent particulier sur la situation à Gaza et la flambée des prix au Maroc

Me Mabrouk a également affirmé que Redouane Qastit a nié toutes les accusations portées contre lui, réfutant tout outrage à des institutions ou à des fonctionnaires. Il a expliqué que son client utilisait ses plateformes, notamment Facebook, pour aborder des sujets d’actualité, avec un accent particulier sur la situation à Gaza et la flambée des prix au Maroc. Selon lui, les accusations portées contre Qastit relèvent d’une « lecture erronée de ses publications ».

Les accusations portées contre Kastit relèvent d’une « lecture erronée de ses publications »

Enfin, l’avocat a rappelé que « la présomption d’innocence prévaut et que la défense démontrera, au fil des débats, les éléments plaidant en faveur de son client. Il a également insisté sur l’importance de protéger la liberté d’expression tout en respectant les principes de responsabilité et d’objectivité dans la transmission de l’information ».

Pour rappel, Kastit a été arrêté le mercredi 5 février 2025 par les forces de sécurité à Tanger, avant d’être emmené au siège de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) à Casablanca pour être interrogé. Il a été présenté au procureur du roi près le tribunal de première instance de Tanger le samedi 8 février 2025, qui a décidé de le poursuivre en détention en raison de ses publications.

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