AWAL lance un mémorandum pour des familles plurielles au Maroc

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« Familles Plurielles dans un Maroc en mutation », c’est l’intitulé du mémorandum que vient de lancer le Think-Action Tank AWAL en ce mois de mars. Détails.

En plein débats sur les revendications pour une pleine égalité des femmes au Maroc, l’Association AWAL-Libertés a présenté un projet de mémorandum basé sur le concept de la famille comme espace d’égalité, d’inclusion, de sécurité et de solidarité. 

Égalité et inclusion des femmes: Progrès et régression

Une rencontre a été tenue, vendredi  dernier à Casablanca, pour la présentation du projet de mémorandum: «Pour des familles marocaines : Espaces d’égalité, d’inclusion, de sécurité et de solidarité».

Ce mémorandum, initié par l’Association Awal pour les libertés et soutenu par les institutions publiques et les acteurs de la société civile, constitue un appel aux acteurs et décideurs à travailler sur la mise à jour de la législation et l’adaptation des lois aux exigences de la Constitution de 2011 et des accords internationaux ratifiés par le Maroc, dans le but d’accompagner les transformations que connaît la société, afin d’assurer l’égalité et la justice entre toutes ses composantes.

Rencontre de présentation du mémorandum de l’association Awal à Casablanca

D’après l’association, ce mémorandum part de trois constats. « Le premier est celui des progrès importants réalisés par le Maroc durant la première décennie de ce siècle, spécialement la réforme majeure de la Constitution ». Ainsi, AWAL regrette « les régressions en matière des droits de la femme et de l’enfant dans la période qui a suivi et l’émergence de nouveaux défis en matière de discriminations ».

Selon la même source, il présente aussi des  recommandations qui visent à « accompagner les mutations sociales de notre société afin que les familles marocaines, l’ensemble des familles dans la diversité de leur composition, puissent réellement constituer des espaces d’égalité, d’inclusion, de sécurité et de solidarité, pour toutes les citoyennes et tous les citoyens, femmes, hommes, enfants, personnes âgées ou personnes en situation de handicap».

AWAL regrette « les régressions en matière des droits de la femme et de l’enfant ».

Ces recommandations concernent six points essentiels, et sont liées à l’élargissement de la reconnaissance des familles dans la diversité de leurs compositions et de leurs situations, à travers notamment, la production par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) d’une enquête rigoureuse et approfondie sur les familles au Maroc dans leur diversité en veillant à mettre en œuvre une approche genre, ainsi qu’assurer un revenu propre pour les femmes pour combler les inégalités hommes-femmes en matière d’accès aux ressources.

AWAL plaide pour l’élimination de la disposition du Code de la famille ouvrant porte à la perte de la garde des enfants en cas de remariage de la femme divorcée.

En ce qui concerne la deuxième recommandation, elle s’accentue sur la protection des  filles mineures contre le mariage subi, en pénalisant les mariages des mineur(e)s, en prolongeant l’obligation de la scolarisation à 18 ans, et responsabiliser les établissements d’éducation pour le suivi des filles qui quittent l’école.

La troisième recommandation porte sur l’élimination des discriminations, des violences et des injustices contre les femmes et la mise en œuvre de l’égalité, en harmonisant les concepts avec ceux de la Constitution et des accords internationaux ratifiés par le Maroc, et en abolissant le principe de «tutelle». De même, qu’il faut éliminer la perte de la garde des enfants en cas de remariage de la femme divorcée. 

La quatrième recommandation concerne la priorité à l’intérêt supérieur des enfants en particulier ceux issus de mariage non légal, en protégeant les mères célibataires et en leur assurant des droits socio-économiques pour leur permettre de garder leurs enfants.

La cinquième recommandation consiste à œuvrer pour la stabilité des familles et rétablir la confiance et la cohésion en leur sein. Quant à la sixième et dernière recommandation, elle porte sur la protection sociale généralisée et basée sur le genre.

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