Migration : un appel urgent face aux politiques répressives
Face aux tendances autoritaires croissantes à l’encontre des personnes migrantes, seize organisations de défense des droits humains du nord et du sud de la méditerranée appellent « à une politique migratoire fondée sur les droits humains ». Les détails.
Plusieurs organisations tirent la sonnette d’alarme face à la détérioration des droits fondamentaux des personnes en mouvement dans la région méditerranéenne
À l’occasion de la Journée internationale des Migrant.e.s, plusieurs organisations tirent la sonnette d’alarme face à la détérioration des droits fondamentaux des personnes en mouvement dans la région méditerranéenne. L’année 2024 est marquée par un renforcement des politiques sécuritaires et xénophobes.
Une Europe forteresse et des accords d’externalisation critiqués
L’année 2024 est marquée par un renforcement des politiques sécuritaires et xénophobes.
Alors qu’aucun pays membre de l’Union européenne n’a ratifié la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs et travailleuses migrant.e.s et des membres de leur famille, comme le prévoit cette journée instituée par l’ONU, l’UE et ses États membres persistent dans une logique d’externalisation et de militarisation de leurs frontières. « Des politiques restrictives et discriminatoires, violant les droits humains fondamentaux tels que le droit à la mobilité et le droit à la vie, sont mises en œuvre », peut-on lire dans ce communiqué.
« Les élections de 2024 ont vu le triomphe de campagnes politiques fondées sur le rejet des migrant.e.s et des réfugié.e.s, tant au nord qu’au sud de la Méditerranée. Dans un contexte de crise économique et institutionnelle, les populations migrantes sont désignées comme boucs émissaires, alimentant un racisme populaire et institutionnel », poursuit le document.
« L’hégémonie des idées réactionnaires s’est confirmée avec les élections européennes et le Pacte sur la migration et l’asile, qui renforce des mesures jugées inacceptables il y a encore quelques années, en systématisant la détention et en entravant l’accès au droit d’asile », signalent les organisations signataires (liste ci-dessous)
Parallèlement, les accords d’externalisation se multiplient, finançant la répression des mouvements migratoires par des États tiers, transformés en « gendarmes » de l’UE. « Le nouveau pacte pour la Méditerranée, en préparation sous l’égide de la Commissaire Dubravka Šuica, s’inscrit dans cette même logique, avec des « accords de partenariats compréhensifs avec des pays tiers » », rappelle le document. Les « solutions innovantes », à l’image de l’accord controversé entre l’Italie et l’Albanie, et la priorité accordée à la révision de la Directive sur le retour, prévue pour février 2025, suscitent une vive opposition
Des violations chez les « partenaires de l’UE »
Cette tendance répressive se retrouve également chez les partenaires méditerranéens de l’UE. En Tunisie et en Égypte, les récentes élections ont porté au pouvoir des dirigeants qui accentuent la régression en matière de migration. Les personnes migrantes en Afrique du Nord subissent un continuum de violences, allant des agressions verbales à la torture. Des cas d’esclavage, de tortures et d’assassinats ont été documentés en Libye. Les militant.e.s solidaires des migrant.e.s sont criminalisé.e.s, poursuivi.e.s et parfois incarcéré.e.s.
Un appel à la dignité, à la vérité et à la justice
Face à l’augmentation dramatique du nombre de disparitions en Méditerranée, due à la non-implication, souvent délibérée, des États dans les opérations de recherche, les organisations signataires refusent de se résigner. Elles dénoncent l’impossibilité pour les familles de faire leur deuil face à l’absence de réponses.
Elles réaffirment leur engagement à défendre les libertés des personnes qui exercent leur droit d’étudier, de travailler ou de vivre ailleurs. Elles plaident pour le respect du droit d’asile, rappelant qu’être réfugié.e n’est pas un crime et que la protection internationale est un droit humain fondamental.
EuroMed Droits et les organisations signataires expriment leur solidarité avec les familles des disparu.e.s et avec les migrant.e.s confronté.e.s à l’exploitation et à l’oppression, qu’elle soit raciste, xénophobe et/ou sexiste. Elles appellent à un traitement égalitaire des vies et revendiquent dignité, vérité et justice pour toutes et tous.
Les organisations signataires :
- Action pour l’égalité, le soutien et contre le racisme (KISA)
- Anti Racism Movement (ARM)
- Association Marocaine des Droits Humains (AMDH)
- Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD)
- Associazione Ricreativa Culturale Italiana (ARCI)
- Center for Legal Aid Voice (CLA)
- Center for Peace Studies (CPS)
- Centre national de coopération au développement (CNCD-11.11.11)
- Centre per la Defensa dels Drets Humans (Irídia)
- EuroMed Rights (EMR)
- Greek Council for Refugees (GCR)
- İnsan Hakları Derneği (İHD)
- Institut Novact de Noviolència (Novact)
- La Comisión Española de Ayuda al Refugiado (CEAR)
- Ligue des Droits de l’Homme (LDH)
- Organisation Marocaine des Droits Humains (OMDH)
Mention IA : Cet article a été rédigé avec une assistance de Gemini, outil IA de Google.