À Tétouan, réflexions autour de la jeunesse et ses engagements
« LA NUIT DES IDÉES 2025 » est un format de débat organisé au niveau mondial. À Tétouan, l’Institut français et la Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales, ont fait la part belle à la jeunesse et au « Pouvoir Agir ».

Vendredi 21 février 2025 au grand amphithéâtre de la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Tétouan (FSJEST), une centaine de jeunes étudiants et étudiantes sont venus pour participer à « La Nuit des idées 2025 ». Cette initiative est organisée par l’Institut Français de Tétouan (IFT) en partenariat avec la FSJEST.
Libre circulation des idées
« La Nuit des idées est un événement culturel et intellectuel d’envergure internationale, organisé chaque année dans de nombreuses villes à travers le monde », Eric Boisard, directeur de l’IFT. Lancée en 2016, cette initiative célèbre la libre circulation des idées et encourage le dialogue entre cultures, disciplines et générations. Dans le monde, l’événement rassemble des penseurs, des artistes, des intellectuels, des chercheurs et le grand public autour de débats, conférences, performances artistiques, projections de films et autres activités culturelles.
« En 2025, le thème mondial de La Nuit des idées, « Pouvoir agir », invite à réfléchir aux capacités d’action des États, des sociétés civiles et des individus face aux bouleversements de l’ordre géopolitique contemporain et aux défis croissants du vivre-ensemble », poursuit le directeur de l’FT.
« Cette réflexion s’inscrit dans une dynamique qui valorise l’engagement citoyen, particulièrement celui des jeunes, dans la construction d’une société plus inclusive et résiliente ».
A partir de cette thématique, les organisateurs locaux ont choisi d’évoquer le pouvoir agir à travers le thème : « Jeunesse et société civile au Maroc : réinventer la participation citoyenne dans un monde en mutation ». « Cette réflexion s’inscrit dans une dynamique qui valorise l’engagement citoyen, particulièrement celui des jeunes, dans la construction d’une société plus inclusive et résiliente », insiste le directeur de l’IFT.
La jeunesse au Maroc : Quelques chiffres
Le Maroc compte 5,9 millions de jeunes âgés de 15 à 24 ans, soit 16,2% de la population totale. 50,9% d’entre eux sont de sexe masculin. 59,9% des jeunes sont citadins, avec une majorité de 56,6 % âgés de 15 à 19 ans. Plus de 6 jeunes sur 10 (64,6%) ont un diplôme de niveau moyen. 20,6% un diplôme de niveau supérieur. 14,8% n’ont aucun diplôme.
La région de Casablanca-Settat concentre près du cinquième (19,1%) des jeunes de 15 à 24 ans. Celle de Marrakech-Safi vient en seconde position avec 13,6%. Suivie de Rabat-Salé-Kénitra (13,1%) et de Fès-Meknès (12,2%). Plus de 1,5 millions de jeunes marocains sont des NEET, hors du circuit éducatif, de formation ou d’emploi.
Les derniers chiffres du Recensement de l’année 2024 montrent que la part des jeunes de moins de 15 ans diminue (de 28,2% en 2014 à 26,5% en 2024), tout comme celle de la population en âge d’activité (de 62,4% à 59,7%). Au même moment, les chiffres montrent une progression de la durée moyenne de scolarisation à 6,3 années contre 4,4 années en 2014, avec un écart selon les milieux, le genre et les régions.
La progression concerne la part des 25 ans et plus, ayant au moins le niveau d’études secondaires collégial qui passe de 30,2% en 2014 à 39,1% en 2024. Les données montrent une disparité du niveau d’études des 25 ans et au delà par milieu et par sexe ; 45,7% chez les hommes contre 32,7% chez les femmes. En partant de ces réalités démographiques changeantes, les invités à cette rencontre ont tenté d’apporter leur éclairage sur la situation de la jeunesse au Maroc.
Jeunesse et ses engagements
Pour aborder cette thématique, trois intervenants se sont relayés pour évoquer leurs visions de l’engagements et aussi évoquer leurs initiatives propres traduisant l’action de la jeunesse marocaine. Ranya El Alaoui Moad, enseignante-chercheuse à la FSJEST de l’Université Abdelmalek Essaâdi, a présenté le cadre institutionnel (constitution de 2011) et les différents instruments mis en place en faveur de la jeunesse au Maroc pour accroitre sa participation citoyenne.
Kenza Sammoud : « L’engagement comme « la seule façon d’être rattachée à la réalité ».
Kenza Sammoud, jeune actrice de la société civile et fondatrice de l’Ecole de la pensée critique au sein de l’Université Moulay Mohamed Benabellah à Fès, a détaillé sa vision de l’engagement comme « la seule façon d’être rattachée à la réalité ». Par la suite, elle a présenté les contours de cette initiative qui est l’Ecole de la pensée critique, grâce à la maison d’édition En Toutes Lettres qui mène aussi le projet similaire, Open Chabab.
Samoud a présenté les contours de cette initiative qui est l’Ecole de la pensée critique.
Salaheddine Lemaizi est revenu sur l’initiative du Réseau marocain des journalistes des migrations (RMJM) comme initiative de renforcement de capacités des jeunes journalistes et étudiants en journalisme, c’est une manière de faire de la transmission entre les générations. Il a évoqué aussi l’engagement des jeunes à travers différentes formes de l’action politique, sportive et humanitaire, tout en soulignant l’engagement de la jeunesse marocaine en faveur de la cause palestinienne. La rencontre a été modérée par la journaliste et co-fondatrice de la maison En Toutes Lettres qui anime différents programmes pour la jeunesse.