Etudiants en médecine : « On ne baissera pas les bras»
Accompagnés de leurs familles, les étudiants en médecine continuent leur lutte pour manifester leur désaccord face à la décision du gouvernement de réduire la durée des études de médecine de sept à six ans. Samedi, un autre sit-in a été organisé devant le siège du parlement à Rabat. Reportage.
Dès 11h30, en s’approchant du Parlement, on remarque une foule d’étudiants déjà rassemblée. Rabat, dès les premières heures du matin, est quadrillée par des forces de l’ordre présentes de tous côtés. Peu à peu, parents et étudiants se regroupent.
Pour une éducation de qualité et la dignité des citoyens
«Nous sommes là pour dire NON à la répression et affirmer notre détermination à défendre nos droits, à protéger notre avenir académique »
Imad HamiEddine, BDE médecine Tanger
Vers midi, les étudiants commencent à se rapprocher pacifiquement du Parlement, bien organisés, rejoints par leurs familles. Ils scandent alors haut et fort leurs slogans, exprimant leur désaccord avec le ministère, réclamant la réintroduction des sept années d’études et dénonçant les poursuites engagées contre certains de leurs camarades.
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« Nous sommes ici à Rabat dans un sit-in national pour faire entendre notre voix. Nous sommes là pour dire NON à la répression et affirmer notre détermination à défendre nos droits, à protéger notre avenir académique », affirme Imad HamiEddine, Président du BDE en médecine de Tanger et membre de la CNEMPE.
Il ajoute : « Ce boycott et cette lutte que mènent les étudiants en médecine sont avant tout pour le peuple, pour les citoyens. Pour que demain, lorsqu’un citoyen tombe malade, il puisse être pris en charge par un médecin compétent, et non par quelqu’un simplement muni d’un bout de diplôme. »
«Nous réclamons un dialogue réel, qui aboutira à des solutions concrètes, mais aussi des solutions pour améliorer la qualité des études et respecter la dignité tant des étudiants que des citoyens. »
Imad HamiEddine, Président du BDE en médecine de Tanger
Ce jeune étudiant exprime la détermination des étudiants à obtenir satisfaction sur leurs revendications, en soulignant que« leur dossier est purement académique, et non politique».. «Ils souhaitent être impliqués dans ce projet de réforme du secteur de la santé». Hami Eddine dénonce également «l’indifférence du ministère et explique que, bien que les étudiants puissent envisager de migrer en intra cursus, ce n’est pas leur objectif. Ils veulent rester dans leur pays et travailler pour celui-ci».
« Nous voulons rester au Maroc et bénéficier d’une formation académique de qualité pour servir ce pays »
Imad HamiEddine, Président du BDE en médecine de Tanger
« Nous voulons rester au Maroc et bénéficier d’une formation académique de qualité pour servir ce pays », insiste-t-il, avant d’ajouter : « Nous réclamons un dialogue réel, qui aboutira à des solutions concrètes, apportant justice aux étudiants après dix mois de boycott, mais aussi des réponses pour améliorer la qualité des études et respecter la dignité tant des étudiants que des citoyens. »
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Des pancartes ont été brandies avec des slogans tels que : « Pas le sang de mes patients cette fois-ci », « Vous qui m’avez battu hier, c’est vos droits que je défends », « Nous allons vers une année blanche, qui en est responsable ? », « Ma dignité avant les examens ».
« Le nombre massif d’étudiants venus de toutes les facultés de médecine aujourd’hui témoigne de notre détermination à exprimer d’une seule voix nos revendications. », déclare à ENASS Narjiss El Hillali, vice-présidente de la commission nationale des etudiants en medecine.
Et d’ajouter :« Il est anormal que des étudiants, qui demandent simplement une formation académique de qualité, soient laissés sans solution pendant dix mois. Le gouvernement doit comprendre que cette cause est légitime. Elle est portée par des étudiants engagés, conscients de l’importance de leur éducation, non seulement pour eux, mais pour l’ensemble de la société. Nous sommes ici pour sauver cette année, mais aussi pour défendre notre droit à un avenir digne.»
« Il est inacceptable que cette crise persiste. Ce n’est pas nous qui souhaitons une année blanche, mais on nous pousse vers ce scénario, et nous voulons savoir qui en est responsable »
Narjiss El Hillali, vise-présidente de la Commission Nationale des Etudiants en médecine et pharmacie
« La présence des étudiants ici démontre clairement que leurs revendications sont purement académiques. Il est inacceptable que cette crise persiste. Ce n’est pas nous qui souhaitons une année blanche, mais on nous pousse vers ce scénario, et nous voulons savoir qui en est responsable », conclut-elle.
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Le sit-in se poursuit avec des slogans et le soutien des parents. Vers la fin, les représentants des étudiants annoncent un rendez-vous avec le Médiateur à 15h de cet après-midi du samedi. Sera-t-il un véritable espoir ?