Drame de Tiznit : Hommage aux victimes du camp de migrants

Enass tiznit

Le 15 mars 2025, un incendie a ravagé le camp de migrants de Tiznit, causant la mort de deux personnes et plusieurs blessés. The Minority Globe leur rend hommage.

Dans un témoignage à ENASS, l’association The minority Glob a affirmé que : « Les personnes décédées avaient participé fin février 2025 à une activité organisée par l’association en collaboration avec son partenaire local L’Blend.».

« Les personnes décédées avaient participé fin février 2025 à une activité organisée par l’association The minority Globe en collaboration avec son partenaire local L’Blend.».

Ces activités organisées par l’association ont pour objectifs de soutenir les communautés locales et renforcer les liens entre les populations locales, marocaines et migrantes de Tiznit, dans le cadre de son projet artistique et de recherche “Organic Knowledge”.

« De nombreux participants à ces activités vivaient dans le camp de migrants. Dès 2023, le directeur de l’association avait tiré la sonnette d’alarme sur la précarité des conditions de vie des communautés migrantes résidant dans ce camp, situé en plein cœur de Tiznit et présent depuis plus d’une   décennie. Ses habitants rencontrent notamment des difficultés majeures concernant la régularisation de leur situation et l’accès à un logement décent », souligne, The Minority Globe.

Dès 2023, le directeur de l’association avait tiré la sonnette d’alarme sur la précarité des conditions de vie des communautés migrantes résidant dans ce camp.

Et d’ajouter: «Parmi les victimes figurent Carole* et sa petite fille de trois ans, Estelle*, toutes deux décédées samedi 15 mars 2025. Elles s’étaient distinguées par leur présence lumineuse lors des activités menées. Le mari de Carole, Eric*, grièvement brûlé, a été transféré dans un hôpital à Agadir».

Carole*, partageait généreusement avec le groupe ses savoirs créatifs et professionnels : à travers sa pratique de l’art du cheveu et ce qu’elle incarnait, l’art d’être mère et sœur.

Dans son hommage, l’association explique que la mère décédée, originaire de Côte d’Ivoire, Carole*, partageait généreusement avec le groupe ses savoirs créatifs et professionnels : à travers sa pratique de l’art du cheveu et ce qu’elle incarnait, l’art d’être mère et sœur.

«Au cœur de ses expressions, nous retenons sa résilience, son discernement et sa joie. Quant à Estelle, elle est devenue la petite protégée du groupe, véritable mascotte de l’atelier. Tous les participants, sans distinction, la chérissait. Son intelligence, sa créativité et sa vivacité donnaient même à croire qu’elle était bien plus âgée», souligne l’association.

«Au cœur de ses expressions, nous retenons sa résilience, son discernement et sa joie. Quant à Estelle, elle est devenue la petite protégée du groupe, véritable mascotte de l’atelier»

Khadija El Abyad, artiste visuelle, et Fatima-Zahra Lakrissa, chercheuse et commissaire d’exposition, coanimatrices de l’atelier à Tiznit, ont souhaité rendre hommage à la maman et à la petite fille décédées, exprimant ainsi leur tristesse à travers des mots .

Dans un hommage émouvant, Khadija El Abyad dévoile toute l’intensité de son affection et de sa reconnaissance envers les deux disparues :
« Trésors, les deux trésors !
Ces petites mains si belles, ouvertes comme des pétales entre mes doigts… J’y ai dessiné des fleurs, des cœurs, des chemins tissés d’amour, en riant ensemble. Ta peau de lune a porté le henné jusqu’au paradis, là où vos âmes s’enlacent comme des lumières.
Aujourd’hui, ces motifs s’envolent vers vous, là où le temps ne s’efface plus. Ici, entre nous, il reste vos empreintes, gravées dans l’infini. Je vous aime et je vous porte en moi, à jamais. »

Pour sa part, Fatima-Zahra Lakrissa, évoquant la mémoire de l’une d’elles, écrit :
« J‘écris ces mots au son des perles de tes tresses et du timbre de ta voix cristalline. Tu es l’ange qui a répondu à  la petite fille intérieure. Petite étoile filante. Ton rire nous a éclairés. Tu brilles à jamais. Je t’aime. »

*Les prénoms ont été changés afin de préserver l’anonymat des personnes.

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